Une première tentative de création d'un musée a échoué, en 2001, face aux prédateurs du foncier. Il est inadmissible que le trésor historique de l'antique Chullu reste éparpillé un peu partout, et même inconnu de ses propres habitants faute d'une structure adéquate pour rassembler ce patrimoine fait « d'objets d'une grande valeur sur le marché mondial des antiquités », paroles d'un expert. Une première tentative de réalisation d'un musée à Collo en avril 2001, à l'initiative de l'ex-agence nationale de l'archéologie et de la préservation des monuments historiques, a échoué car le terrain choisi au bord de la mer était convoité par les spéculateurs du foncier. Pourtant, l'ex-maison familiale de Collo est, elle-même, une bâtisse certes dégradée, mais renfermant un sous-sol qui regorge de vestiges et qui reste, à ce jour, non exploré. Les premières découvertes accidentelles ont fait jaillir de ce sous-sol une mosaïque et des vestiges phéniciens et romains. L'agence a donc débloqué une somme de 220 MDA (millions) pour la réhabilitation de l'ex-maison familiale en un musée. Deux experts ont été dépêchés par cette agence pour prospecter le terrain, et éventuellement vérifier les allégations de ceux qui convoitaient cette structure et qui se sont démenés pour faire avorter ce projet. Ils ont, d'ailleurs, gagné leur bataille par l'annulation de ce projet et le transfert de cette enveloppe financière vers une autre wilaya de l'Ouest. Mais depuis 2001, l'ex-maison familiale a subi les agressions climatiques et celles de la bêtise humaine la transformant en un tas de ruines qui, réflexion faite, peut elle-même être classée comme monument historique. Les autorités qui se sont succédées n'ont jamais porté le moindre intérêt à ce trésor, et partant à la mémoire historique de cette ville. L'archéologie est le dernier de leurs soucis. Dès lors, le trésor archéologique colliote, composé de parures, objets en céramique, poterie, pièces de monnaie en or, argent et bronze, un outillage préhistorique, des pièces de mosaïque, notamment romaines, d'autres objets en relation avec des cultes berbère et numide, comme les parures et amulettes, ainsi que des inscriptions non encore identifiées sur de la pierre et une centaine d'autres objets, est déposé, voire emmagasiné au niveau de la direction de la culture de Skikda, alors qu'il est censé être exposé dans un musée. Cependant, le visiteur de la ville de Collo peut admirer les bases de colonnes et de chapiteaux déposés au niveau du jardin public près du siège de l'APC. La dernière découverte en date concerne une pièce de monnaie en or avec une effigie d'un personnage barbu en avers, et au revers deux têtes de singes, d'un poids de 4,4 g. La pièce a été découverte par le président de l'association locale d'archéologie et de la préservation du patrimoine, Tayeb Houari, alors qu'il prospectait au niveau des creusements effectués pour la réalisation en cours d'une structure administrative en face du siège de l'APC. Un grand gisement historique a été également découvert, récemment, au niveau de la montagne de Dambo, composé d'une dizaine de dolmens. Selon un spécialiste en archéologie, le massif de Collo renferme le plus grand gisement historique de la wilaya de Skikda. Alors, la réalisation d'un musée à Collo s'impose pour recoller la mémoire de l'antique Chullu.