Aujourd'hui, la centaine de pensionnaires du foyer pour personnes âgées et handicapées (FPAH) de Annaba est en fête : c'est la journée nationale des personnes âgées, célébrée à travers l'ensemble des 28 foyers que compte le pays. Mais, une bonne partie de cette vulnérable frange de la population, au nombre de 3,5 millions de personnes, attend beaucoup des recommandations que préconiseront les directeurs des établissements réunis, du 25 au 28 du mois en cours, à Alger dans le cadre d'un séminaire national. Il y est surtout question de débattre de l'avant-projet de loi portant protection et promotion des personnes âgées. Initié par le ministère de l'emploi et de la solidarité nationale, ce nouveau cadre institutionnel prévoit d'affecter une allocation d'autonomie de 6 000 à 12 000 DA, appelée à être versée aux familles démunies pour la prise en charge à domicile des parents âgés, et ce comme substitut à leur placement dans les foyers. Il est également prévu de mettre sur pied un conseil national des personnes âgées, dont la mission consiste en la prise en charge de tout ce qui a trait à cette catégorie de personnes. En attendant la concrétisation et l'entrée en vigueur de ces deux projets déterminants, psychologues et personnel encadrant du FPAH se sont pleinement mobilisés, en multipliant les actions de sensibilisation à l'endroit des personnes projetant de placer leurs parents. Au niveau de cet établissement, pas moins d'une dizaine de demandes de placement sont, en effet, enregistrées par mois, ce qui dénote la tendance exponentielle vers le recours à ce moyen peu humain de se débarrasser de parents devenus « encombrants ». D'ailleurs, les capacités d'accueil qu'offrent les 28 foyers se sont avérées insuffisantes. Et la réalisation de 11 autres unités au niveau d'une dizaine de wilayas du pays ne pouvait être évitée. « La politique actuelle de notre pays est essentiellement axée sur une prise en charge efficace de cette frange de la population. La prévision d'une allocation d'autonomie est plus que nécessaire. Ainsi, l'argent englouti dans la construction de foyers permettra aux personnes âgées de finir leurs jours auprès des leurs », dira un responsable du FPAH de Annaba, doté d'une capacité d'accueil de 130 lits et qui abrite actuellement 98 pensionnaires, dont 17 handicapés moteurs et 30 handicapés mentaux âgés de 28 à 85 ans.