Un séminaire international sur la protection des droits d'auteur et droits voisins dans l'environnement numérique a été organisé hier par l'ONDA à Alger. La contrefaçon sur internet connaît un développement aussi important que préoccupant. Il convient d'en mesurer l'ampleur et de réaliser que la contrefaçon sur internet est à prendre au sérieux. Nuttall François-Xavier, chargé des nouvelles technologies à la Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs (Cisac), a abordé les nouvelles formes d'exploitation des œuvres induites par les nouvelles technologies. Il perçoit deux gros marchés : le domaine audiovisuel en abonnement surtout les films sur les mobiles et au niveau musical avec un prix fixe pour consommer tout ce qu'on veut. Emmanuel Pierrat, avocat au barreau de Paris, a donné son point de vue sur la lutte contre la contrefaçon des œuvres sur l'internet. La lutte contre ce phénomène n'est pas facile. « Durant des années, nos contrôleurs se faisaient agresser quand ils pénétraient un marché informel pour saisir des supports illicites. Nous avons enregistré 55 agressions physiques en 2005. Il y a eu des efforts faits, la sûreté nationale a créé des brigades spécialisées qui assurent la sécurité des agents, il y a des actions de formation, mais cela demande encore d'autres efforts », nous confie Hakim Taoussar, directeur général de l'ONDA. En plus, il y aura une évolution du marché dans quelque temps : la discussion sur la contrefaçon des supports physiques sera un faux débat car la société algérienne se transforme, elle utilise beaucoup l'informatique et il va se poser un autre problème : la contrefaçon sur internet. Avant de sévir, l'ONDA propose une réponse pédagogique qui consiste à diffuser à large échelle des textes de loi. Le piratage physique est aujourd'hui très important. Pour faire changer les habitudes illégales des usagers internet, il faut mettre en place une stratégie à part entière. L'une des solutions pour lutter contre est l'éducation du public. Il y a une tendance à l'augmentation des débits pour l'accès au réseau. Au départ, il y avait des offres de 128 kilobits/seconde et 512 kilobits/seconde. Aujourd'hui, la palette va jusqu'à 8 mégabits/seconde. L'augmentation des débits va permettre de diffuser des contenus de façon plus variée sur un même canal. Avec 2 mégabits, on peut recevoir la télévision, et avec les offres à très haut débit, plusieurs chaînes de télévision qui pourront être réparties sur plusieurs postes au sein d'un même foyer. Tout l'aspect vidéo via l'ADSL va devenir un enjeu très important.