L'Office songe à changer le modèle de ses timbres pour mettre un terme à la piraterie. A l'occasion de la tenue, à Alger, de la réunion du comité africain de la Confédération Internationale des Sociétés d'auteurs-compositeurs (Cisac) à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 17 novembre, l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins a organisé, hier, à l'hôtel El-Aurassi une conférence de presse. Animée par Hakim Taoussar, le directeur général de l'Onda et Mme Diabé Siby, directrice générale du bureau sénégalais des droits d'auteur en l'absence du président du comité africain de la Cisac, le point de presse s'est articulé en la présentation de ce qu'est la Cisac, ses objectifs fixés par le comité africain pour le développement de la protection des droits d'auteurs en Afrique. Cette organisation non-gouvernementale, explique le DG de l'Onda, réunit toutes les sociétés pluridisciplinaires, publiques et privées, a pour mission, entre autres, un rôle technique en ce sens où elle permet de mettre en place un système d'information commun sur lequel ces sociétés peuvent puiser. La Cisac a des comités régionaux qui uniformisent et harmonisent les règles à travers les continents, chaque année. Le comité qui se réunira aujourd'hui à Alger en fait partie. La réunion s'ouvrira officiellement jeudi prochain par la ministre de la Culture Khalida Toumi, et durera deux jours. Entre lundi et jeudi se dérouleront une somme de rencontres qui va réunir les membres du comité exécutif. Mardi et mercredi seront des journées destinées aux sociétés qui s'occupent des droits d'auteurs dans le domaine des nouvelles technologies, en relation aussi avec la gouvernance, leadership et la performance. Aussi, cette réunion aura pour but de monter un bilan ou point général de l'exercice écoulé de toutes les sociétés africaines, aussi, confirmer la proposition d'intégrer les droits d'auteurs dans le programme de développement et de préoccupations du Nepad. Mme Diabé Siby dira qu'«Alger offrira l'opportunité d'échanger et de partager les préoccupations et redéfinir ainsi ce que nous avons comme vision en commun sur le développement des réalités technologiques et de l'information dans la sauvegarde des droits d'auteurs.» Un des points cruciaux, a-t-elle dit, est «la protection en matière de gestion des droits d'auteurs dans le continent africain». «La difficulté se situe au niveau du développement économique par rapport aux autres pays. Nous avons, du reste, la même responsabilité que les autres sociétés qu'elles soient espagnoles, françaises, ou allemandes». L'oratrice fera remarquer la nécessité de lancer une plaidoirie en faveur d'une construction d'une structure qui pourrait suivre de près la propriété intellectuelle dans le continent africain. Une requête déjà formulée au président de la République, confie-t-elle. M.Taoussar soulignera, pour sa part, le danger émanant de la Commission européenne qui, d'après le modèle de licence transfrontalière, abolit les frontières y compris en matière de droits d'auteurs. Un risque que les sociétés de droits d'auteurs ne veulent pas encourir et rejettent, par conséquent, les règles de gestion émanant de la Commission européenne. S'agissant de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, M.Taoussar affirmera être en conformité avec l'Adpic (Accord sur les droits de propriétés intellectuelles liés au commerce). «La mise en conformité a été assurée par des Américains qui sont venus enquêter», indique-t-il et de reprendre: «Il y a eu un programme de remise à niveau dans le domaine législatif. Toutes les lois ont été revisitées. Il s'agit maintenant de la phase de mise en oeuvre de certains textes qui sera entamée bientôt.» Evoquant le piratage, le conférencier fera remarquer la nécessaire collaboration de toutes les institutions y compris la coopération étrangère pour juguler la contrefaçon qui, dit-il, n'épargne aucun domaine. Concernant les malfaiteurs, il nous fait savoir qu'une plainte a été déposée contre les contrevenants. «L'Onda seul ne peut juguler la contrefaçon» souligne-t-il. Enfin, s'agissant du problème de vignettes, M.Taoussar indiquera que l'Onda songe à changer le modèle de ses timbres et adopter un nouveau système pour mettre un terme à la piraterie.