Le Conseil de sécurité a appelé, dans une nouvelle résolution, les deux parties au conflit à poursuivre les négociations débutées en juin dernier « sans conditions préalables et de bonne foi ». A l'évidence, le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé le statu quo que regrettait son secrétaire général Ban Ki-moon dans son rapport régulier sur le conflit du Sahara-Occidental. Cette fois, l'instance onusienne a même fait plus que d'habitude qui consistait à proroger de manière presque régulière de six mois le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara-Occidental), puisque cette durée a été doublée tout simplement. Une année contre un semestre habituellement. Quelle en est la raison puisqu'il doit y en avoir, surtout si l'on se rappelle de quelle manière et avec quels propos est intervenu l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour ce dossier, astreint pourtant à une stricte obligation de réserve, pour ne pas dire au silence comme l'y oblige sa fonction d'intermédiaire et de médiateur. Son appel au réalisme n'a visiblement pas eu le moindre écho, puisque dans son vote mercredi, le Conseil de sécurité des Nations unies a réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, tout en appelant le Maroc et le Front Polisario à « engager plus résolument des négociations de fond ». Réuni pour examiner le rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur le Sahara-Occidental, présenté à la mi-avril, le Conseil de sécurité a appelé, dans une nouvelle résolution, les deux parties au conflit à poursuivre les négociations débutées en juin dernier « sans conditions préalables et de bonne foi ». Le Maroc et le Front Polisario ont déjà eu quatre rounds de pourparlers directs, à Manhasset près de New York, sous l'égide des Nations unies, mais sans enregistrer d'avancée réelle. Le Conseil de sécurité a pris note du rapport du secrétaire général (de l'ONU), pour qui « la consolidation du statu quo n'est pas une issue acceptable pour le processus de négociation en cours ». L'objectif des négociations est de « parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara-Occidental dans le contexte d'arrangements conformes avec les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies », indique le texte de la résolution. Le Conseil de sécurité a réitéré sa « volonté d'aider les parties » au conflit pour atteindre cet objectif, leur demandant de « continuer à montrer une volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue ». Il a adopté la recommandation contenue dans le rapport de Ban Ki-moon selon laquelle, « il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d'un esprit de compromis afin de maintenir l'élan imprimé au processus de négociation ». Il a, en outre, salué le fait que le Maroc et le Front Polisario aient accepté, lors du dernier round de négociation en mars, d'« envisager l'organisation par voie terrestre de visites familiales » entre Sahraouis des territoires occupés et des camps de réfugiés, « qui viendrait compléter l'actuel programme de transport par voie aérienne ». Le Conseil a également rappelé ses précédentes résolutions sur le Sahara-occidental, notamment la 1754 et 1783 adoptées en 2007, qui ont défini le cadre et le but des négociations de Manhasset. Le mandat de la Minurso, venu à expiration, a, d'autre part, été prorogé jusqu'au 30 avril 2009. Réagissant à ce vote, le Front Polisario s'est félicité que le Conseil « ait conforté la justesse de la cause sahraouie ». Il a en outre exhorté le Maroc à faire preuve de « réalisme » et de « sens du compromis », du fait de la « réalité nationale incontournable » au Sahara-occidental « portée par un peuple sûr de son bon droit » à l'autodétermination. Il a relevé que le Conseil de sécurité a réaffirmé la « pertinence des résolutions 1754 et 1783 qui ont défini le cadre et la finalité des négociations directes en cours entre le Front Polisario et le royaume du Maroc » et de rappeler ce qui constitue une évidence. « Aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur quelque pouce du territoire sahraoui » et « la proposition sahraouie pour le règlement du conflit, articulée autour du droit à l'autodétermination, allie générosité, réalisme, respect des droits de l'homme et fidélité à la légalité internationale », a-t-il affirmé. Pour ainsi dire, l'ONU, comme le souligne l'Algérie, a fait preuve de constance. Elle ne s'est pas égarée dans des concepts dangereux même si en apparence, ils semblent empreints d'humanisme, et comme le terme est directement employé, de réalisme. Mais c'est là un strict parti pris et le diplomate hollandais a achevé sa mission de la plus mauvaise manière.