L'opération de contrôle fiscal, lancée il y a une dizaine de jours par les brigades des impôts, semble avoir eu ses conséquences sur de nombreux commerçants, notamment les revendeurs de ciment. Au niveau de la cité des frères Abbès (Oued El Had), quartier où foisonne une multitude de vendeurs de matériaux de construction et haut lieu de négoce du ciment, la quasi-totalité des magasins sont fermés depuis plus d'une semaine. « On nous exige la facture d'achat pour des produits que nous achetons auprès des grossistes, lesquels ne sont plus rentables », précisent-ils, ajoutant que la marge bénéficiaire est devenue insignifiante depuis que le prix de vente au détail du sac de ciment a été fixé à 320 DA. Devant cet état de fait, ces revendeurs ont opté pour une fermeture de quelques mois afin de réfléchir à une activité où il y aurait moins de tracas, disent-ils. En outre, tout au long de la route de Sissaoui, nombre de revendeurs de matériaux de construction, qui avaient fermé boutique, ont repris leur activité après un arrêt, qui a duré plusieurs jours pour certains. Craignant tout recouvrement fiscal, ces derniers ont dû fermer pour une durée indéterminée, en attendant que cette campagne prenne fin, nous expliquent-ils. Le constat reste le même du côté d'El Khroub, où les revendeurs, ne disposant vraisemblablement pas de registre de commerce, ont préféré cesser leur activité par crainte d'un contrôle inopiné des services des impôts. Une situation qui n'est pas sans rappeler les perturbations enregistrées il y a de cela un peu plus d'un mois après la campagne d'assainissement fiscal, lancée par les services des impôts, ayant ciblé les grossistes et les magasins d'alimentation générale. Les commerçants avaient baissé rideau laissant ainsi libre champ à la spéculation sur certains produits de première nécessité.