Confrontée aux aléas de l'agrément de titre des dizaines seraient bloqués une équipe de journalistes a décidé de lancer un magazine socioculturel sur internet. Depuis la regrettée expérience du site d'information « algeria-interface », plusieurs espaces sur le web ont été investis par des journalistes, des associations, des corporations pour briser « l'enfermement ». L'exemple de l'explosion de la blogosphère et des groupes créés sur Facebook « que faire le week-end à Alger » ou « contre le troisième mandat » dénote de cette forte tendance. Comment est née l'idée d'un magazine web ? Pourquoi avoir choisi ce support ? Deux aspects ont fait que j'opte pour un magazine électronique. Le premier est d'ordre pratique. Les obstacles que constituent le fameux agrément, préalable à toute publication, et les coûts prohibitifs de l'impression impliquaient un temps d'attente aléatoire et un investissement lourd, notamment sur la durée. Le deuxième aspect est lié à tous les avantages et outils qu'offre internet en matière d'interactivité et de réactivité. Cela correspondait parfaitement aux principes fondateurs de ce magazine qui se veut avant tout un espace d'ouverture, un espace d'expression, de débats et de réflexion autour de tous les phénomènes sociaux et culturels que nous vivons en Algérie. Quel public pensez-vous toucher ? Quels sont les échos que vous recevez ? Tous ceux qui, justement, se sentent concernés par ce qui se passe autour d'eux, ceux avides de comprendre la société algérienne, mais aussi qui veulent participer, contribuer à la réflexion. L'impression d'enfermement est bien réelle en Algérie et les espaces traditionnels d'expression de la citoyenneté ne jouent pas, ou plus, ce rôle. D'où la nécessité de publications qui privilégient cet aspect, le socioculturel étant jusqu'à présent le parent pauvre de la presse. Les échos qui me parviennent sont très encourageants et je commence à compter les visiteurs du magazine en milliers, cela augure d'une belle aventure à vivre ensemble. A terme, quel avenir voyez-vous pour les médias sur internet en Algérie ? Je pense que les médias algériens vont de plus en plus se rendre compte qu'internet est incontournable. En cela, l'Algérie ne fera que suivre un mouvement mondial. On l'a vu dernièrement en France ou dans d'autres pays occidentaux, des campagnes électorales se sont transposées sur internet, de plus en plus de médias dits « d'information alternative » font leur apparition et enregistrent un nombre de lecteurs impressionnant. En ce qui concerne les Algériens, il n'y a qu'à constater leur nombre dans les réseaux sociaux, les forums… pour croire en un potentiel de lecteurs considérable.