Samedi dernier, lors de la rencontre organisée par l'APW de Tizi Ouzou avec les représentants locaux de la presse nationale, en présence des parlementaires et certains directeurs de l'exécutif, le maire de Tizi Ouzou s'est montré très virulent à l'égard des journalistes. Il n'a même pas songé à utiliser un langage plus ou moins « raffiné » ou plutôt « diplomatique » pour stigmatiser les hommes de la presse à l'occasion de la Journée internationale de la liberté d'expression. Ainsi, au lieu d'honorer son statut de représentant de la population et de parler, du moins, du rôle de la presse dans le développement local, thème proposé par l'APW, le premier magistrat de la capitale du Djurdjura n'a pas trouvé mieux à faire que de déverser tout son venin à l'endroit des journalistes qu'il accuse, sans ambages, d'être à l'origine de la situation « peu reluisante » que traverse la région. Pis encore, sans vergogne, il est allé plus loin dans ses propos injurieux jusqu'à laisser entendre que « les vrais journalistes sont morts. Mais vous, vous n'êtes que des journaleux. L'invective n'est pas le monopole des journalistes », a-t-il répondu, avec animosité, à une question d'un confrère qui l'a interpellé sur l'état de délabrement dans lequel se trouve actuellement le mémorial érigé à l'effigie des journalistes assassinés. Aussi, le P/APC de Tizi Ouzou ne s'arrêtera pas là dans ses insultes. « Il n'y a pas de journalistes dans cette wilaya. Il n'y a que des pigistes », a-t-il ajouté comme s'il était chargé d'établir l'organigramme de la corporation au lieu de répondre aux préoccupations des citoyens de sa municipalité. Et pour rectifier le tir, un député de la même obédience politique que le maire et qui est néanmoins président de la mouhafadha du FLN à Tizi Ouzou prendra la parole pour dire : « Nous avons beaucoup de respect pour les journalistes. D'ailleurs, nous sommes prêts à céder les locaux de notre parti aux correspondants qui n'ont pas de bureau pour en faire une maison de la presse. »