Difficile de déterminer qui est vraiment à l'origine de cette hausse soudaine des prix des fruits et légumes. Les citoyens, qui espéraient l'inondation des marchés en fruits et légumes à des prix accessibles, ont vite déchanté. En somme, les prix sont quasiment inaccessibles, ces jours-ci, pour les petites et moyennes bourses. La pomme de terre est à 45 DA, voire 50 DA le kg, les haricots verts sont cédés à 70 DA le kg, les artichauts sont écoulés entre 60 et 80 DA, la tomate à 70 DA ; quant aux fruits, tels que les pommes ou les bananes, ils sont carrément hors de portée des consommateurs. Une tournée à travers les différents lieux de vente, nous a permis en effet de constater cette flambée des prix des fruits et légumes au niveau de la capitale. De l'avis des citoyens, une telle augmentation n'est nullement justifiable, surtout en cette période de l'année, laquelle, d'après eux, est habituellement propice à la disponibilité de ces produits, notamment après une saison hivernale particulièrement pluvieuse. Un certain nombre de marchands, rencontrés au niveau du marché couvert de Rouiba, vont jusqu'à dénoncer la mainmise de certains commerçants qui se retrouvent ainsi en situation de monopolistes dans le circuit de la distribution. « Il y a beaucoup d'intermédiaires qui se chargent de l'écoulement de la marchandise et souvent ils ont recours, pour maintenir la hausse des prix, à la spéculation », a dit l'un d'eux. Pour d'autres commerçants, c'est la rareté de la marchandise sur le marché qui serait à l'origine de l'augmentation des prix des fruits et légumes. « Si le poivron est à 80 DA le kg, c'est parce qu'il est rare sur le marché », soutient un marchand rencontré au marché de fruits et légumes de Réghaïa. Selon un producteur : « Entre nous et le consommateur, il y a toute une chaîne qu'il faut en principe défaire, pour que les prix baissent. » Pour d'autres producteurs, cette flambée des prix incombe au coût élevé des frais d'exploitation : « Il y a eu une majoration des prix de l'énergie électrique, du carburant, de la semence et des engrais », soutiennent-ils. C'est ainsi que producteurs, distributeurs et commerçants de détail se rejettent mutuellement la balle. Il y a dans cet amalgame des arguments que chaque partie veut faire valoir. Difficile de déterminer qui est vraiment à l'origine de cette hausse soudaine des prix des fruits et légumes. Entre-temps, les citoyens à faible et moyen revenus arrivent difficilement à joindre les deux bouts. « Vous voyez, avec 1000 DA, on ne peut pas remplir son couffin », dira un père de famille, tout en montrant un couffin à moitié vide. Ces augmentations font du modeste consommateur une cible privilégiée. Il est par voie de conséquence, et dans une démarche protectrice des couches sociales les plus défavorisées, que les pouvoirs publics interviennent impérativement dans cet esprit des choses afin de réguler les prix pour permettre aux plus nécessiteux de subvenir à leurs besoins.