Maîtrise des techniques de production des Tilapias et du Mulet » ; « Gestion et exploitation des filières conchylicoles au niveau de la baie de Bou Ismaïl » ; « Reproduction des espèces de poissons, tels que le sandre (Lucioperca lucioperca), le poisson rouge, le silure (Silurus), le black-bass (Micropterus Salmoides) » ; « L'étude biologique et physico-chimique du barrage de Boukerdane », tels sont les nouveaux axes de recherche dans les activités scientifiques du centre national d'études et de documentation pour la pêche et l'aquaculture (CNDPA) de Bou Ismaïl, wilaya de Tipaza. D'ailleurs, nos voisins marocains ont énormément investi dans le secteur de l'aquaculture pour rattraper le déficit de la production des poissons d'eau de mer. Pour fructifier l'investissement dans ce créneau porteur, quelques opérateurs marocains se sont engagés dans la production massive des poissons d'eau douce, notamment le tilapia, pour satisfaire la demande locale ; mais, essentiellement, pour exporter cette espèce de poisson très prisée par les consommateurs européens et américains. Au cours de ces dernières années, le CNDPA s'est attelé à la reproduction du tilapia du Nil et du tilapia rouge en hors saison. Les bassins de prégrossissement et de grossissement, qui se trouvent à l'intérieur du CNDPA, ont permis aux universitaires algériens de suivre le processus afin d'assurer le succès de l'opération depuis la pêche des alevins jusqu'au développement de cette espèce de poissons. C'est à l'embouchure de l'oued Messelmoune, à 51 kilomètres à l'ouest de Tipaza, que les opérations de pêche d'alevins du mulet ont été effectuées. En méditerranée, il existe 5 espèces de mulets. Le CNDPA a pu traiter et identifier les espèces de mulets recueillis au niveau de l'embouchure de Messelmoune. Par ailleurs, une formulation spécifique pour l'élevage de cette espèce est en train de se réaliser à titre expérimental dans les bassins du CNDPA. En outre, le captage des moules et la collecte des naissains à partir des gisements naturels, qui se trouvent dans la baie de Bou Ismaïl, constituent une activité récente pour le CNDPA. Or, il s'avère que les résultats d'analyse des biotoxines dans la chair des moules révèlent la présence en concentration élevée des toxines paralysantes (PSP), rendant, par conséquent, la consommation non-conforme. La pollution des eaux de mer y est pour beaucoup. Dans le but de préserver une autre espèce de poissons, en l'occurrence le poisson rouge (Carassius auratus) en Algérie, le CNDPA a procédé à la pêche des géniteurs dans une ancienne réserve qui existe depuis l'ère coloniale et se trouve au niveau du barrage Bekhadda dans la wilaya de Tiaret. Les alevins issus de ces opérations sont en phase de prégrossissement. Le développement des micro-algues des eaux continentales à travers l'ensemble du pays, y compris dans le Grand Sud algérien, figure dans le plan d'actions du CNDPA. La régression de la production du poisson d'eau de mer, en dépit des investissements gigantesques effectués, a interpellé les universitaires du CNDPA pour intensifier leurs efforts et développer l'accroissement de la production des espèces variées de poissons d'eau douce conformément aux normes, et favoriser la consommation de ce poisson à moindre coût pour l'équilibre de l'alimentation du poisson en Algérie.