En 2006, une décision présidentielle a accordé à tous les titulaires d'une pension de retraite, dont le montant était inférieur à 10 000 DA, une indemnité complémentaire mensuelle. En d'autres termes, tous les salariés retraités qui percevaient moins de 10 000 DA devaient donc bénéficier d'un complément mensuel pour atteindre ce minimum. Cette mesure, accueillie favorablement par les retraités concernés, devait être mise en œuvre à travers la loi de finances complémentaire de 2006. D'ailleurs, l'article 29 de celle-ci avait prévu l'octroi d'une indemnité complémentaire, ce qui devait permettre d'aligner les retraites les plus basses à 10 000 DA. Seulement voilà, lorsqu'il s'est agi d'appliquer la décision présidentielle, l'administration de tutelle, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a exclu de manière assez discutable et inexplicable les pensionnés partis en retraite après 20 ans de travail dans le cadre de ce qu'on appelle la retraite proportionnelle ou après 32 ans de travail sans condition d'âge (60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes). Le motif avancé par l'administration, en l'occurrence le ministère du Travail, pour exclure ces catégories de salariés retraités en réponse aux doléances des concernés, notamment à travers la Fédération des retraités, est que la décision présidentielle ne pouvait s'appliquer qu'aux catégories qui ont bénéficié d'un relèvement du niveau légal de la pension retraite des salariés qui représente 75% du salaire minimum garanti en vertu de la loi sur les retraites de 1983. La même loi ayant exclu les pensionnés au titre d'une retraite proportionnelle et ceux partis en retraite sans condition d'âge, ils ne peuvent, par conséquent, selon le ministère du Travail, prétendre à cette indemnité complémentaire décidée par le président de la République. Résultat : ce sont plus de 100 000 retraités qui se retrouvent ainsi au bord de la route, avec un revenu en dessous du seuil de pauvreté. Obligés de survivre avec moins de dix mille dinars par mois. Des revenus qui n'ont pas changé depuis des années alors que la cherté de la vie est nettement perceptible d'année en année. Beaucoup parmi les retraités estiment que l'interprétation faite par le ministère est non seulement erronée mais aussi injuste, alors que la loi de finances complémentaire est on ne peut plus explicite pour ce qui est des catégories bénéficiaires de l'indemnité complémentaire en question. D'autant que le pouvoir d'achat des catégories à revenus fixes, dont les retraités notamment, s'est considérablement dégradé ces dernières années. Le ministre du Travail a d'ailleurs été saisi par un député du RCD et devra répondre à la question orale concernant ce problème à l'occasion de la prochaine séance de l'actuelle session de l'APN.