Après une dizaine d'années passées à la tête de l'Association des parents d'élèves inadaptés mentaux, à Biskra, Kribaâ Khoudir espère passer à une étape supérieure : l'insertion de cette catégorie sociale dans le monde professionnel. Au centre médicopédagogique de la ville, cette catégorie sociale est prise en charge de 6 à 18 ans, sans diplôme ni formation professionnelle, indique le président de l'association. D'où son idée de faire bénéficier aux déficients mentaux légers une formation en jardinage et aménagement des espaces verts dès l'âge de 16 ans. Une première expérience a déjà été menée sur un premier groupe de handicapés mentaux, ce qui a permis à cinq d'entre eux, grâce au CAP obtenu au bout de leur formation, d'être recrutés en 2000 et 2001 en qualité de jardiniers dans des établissements spécialisés pour handicapés. L'expérience a été réalisée en coordination avec le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnelle, pour le côté didactique, et la DAS. Fort de ce premier succès, Kribaâ Khoudir a défendu bec et ongles son projet et a réussi à obtenir une subvention de 43 millions de centimes du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale pour l'aménagement d'ateliers spécialisés dans la formation en jardinage, en plâtrage et en couture. Une deuxième promotion spécialisée dans ces domaines devrait sortir fin décembre 2004. Un problème d'espace s'est toutefois dressé devant l'association,« L'administration du centre médicopédagogique et la DAS nous ont demandé de nous débrouiller pour ce qui est de l'espace, pourtant des ateliers existent au niveau du centre », soutient le président de l'association. Mais celui-ci ne baisse pas les bras pour autant. Administrateur à l'université de Biskra, Kribaâ Khoudir a réalisé, durant les dernières vacances d'été, une étude théorique sur l'ergothérapie, en se basant notamment sur une expérience effectuée par des scientifiques britanniques. « Si nous parvenons à placer 2 handicapés dans une école primaire, dans le cadre du filet social, donc avec la contribution des APC, ce seraient 45 000 handicapés insérés à l'échelle nationale », souligne-t-il.