Au moment où les pouvoirs publics tentent d'introduire de nouvelles dispositions pour protéger les journalistes, voilà que la justice vient de juger notre correspondant de Souk Ahras pour une affaire dans laquelle il est pourtant victime d'une agression physique. La cour de Guelma a en effet statué mardi dans l'affaire opposant notre journaliste Abderrahmane Djafri à Abdelkader Guellis, élu FLN à l'APC de Souk Ahras, et Hacène Benabid, frère d'un autre élu FLN de la même assemblée. Les faits remontent au 16 novembre 2006 quand les deux individus ont pris à partie le journaliste suite à un article qu'il a publié relatant des dissensions au sein du FLN local et le passage d'une commission d'arbitrage. Le premier, comptant à son actif plusieurs agressions à l'arme blanche (casier judiciaire faisant foi), a été acquitté, alors que le deuxième, délinquant notoire et connu pour avoir été comme son collègue, ancien vigile du FIS du temps de la grève insurrectionnelle de 1991, s'en est sorti avec 20 000 DA d'amende. Notre journaliste, partie plaignante, a écopé lui aussi, et à la surprise générale, de 20 000 DA d'amende. Ce verdict est un renversement de situation par rapport à celui livré par le tribunal de Souk Ahras qui a condamné les deux agresseurs. Il faut retenir que lors de la plaidoirie, la demande de requalification de l'affaire en coups et blessures au lieu de rixe a été énergiquement refusée par le représentant du ministère public. Par ailleurs, le juge n'a pas daigné entendre les révélations quant aux dépassements enregistrés au niveau des services de la police judiciaire, notamment la disparition du PV établi au premier arrondissement le 17 novembre 2006, le transfert du dossier vers la sûreté de wilaya sans explication valable, les pressions sur les témoins par personnes interposées et la divulgation d'éléments de l'enquête et des noms des témoins aux agresseurs.