La prise en charge des malades cancéreux reste encore insuffisante dans les structures de santé en matière de suivi et de soins par les paramédicaux. Le problème réside dans le manque de personnel qualifié. Le renforcement du nombre de ces paramédicaux dans les services et la formation spécialisée sont réclamés par les spécialistes et l'association Nour Doha d'aide aux cancéreux. Le personnel paramédical est « insuffisant et n'est pas assez formé en oncologie, notamment en chimiothérapie », a indiqué Mme Samia Gasmi, présidente de l'association Nour Doha, à l'ouverture des travaux de la première journée du Salon du paramédical en oncologie, organisé par l'association à l'hôtel Hilton. La formation du personnel paramédical est aujourd'hui une priorité en raison du manque de ce personnel dans les annexes dans cette spécialité, ouvertes dans les structures de santé à l'intérieur du pays. La présidente de l'association a tenu à préciser que ce problème se pose avec acuité dans les villes de l'intérieur où les malades souhaitent être pris en charge près de leur famille. « Un malade cancéreux n'attend pas. » Comme elle a plaidé pour le renforcement des infirmiers de garde dans les structures, notamment au CPMC où un infirmier du paramédical se retrouve souvent seul pour s'occuper de 50 lits. « Non seulement cet infirmier est dans l'obligation de prendre en charge les patients déjà hospitalisés, mais il doit aussi s'occuper des urgences », a-t-elle expliqué. « Dans des services où sont admises les pathologies lourdes, il faut, au moins, deux infirmiers ainsi qu'un médecin de garde », a-t-elle estimé. Par ailleurs, Mme Gasmi a relevé une rupture de médicaments en cours à l'intérieur du pays, notamment à l'Ouest. Ces traitements vitaux sont aujourd'hui introuvables. « Des ordonnances sont prescrites mais malheureusement les malades ont du mal à trouver les produits », a-t-elle signalé en faisant référence au Tamgisic et au Mabthera. Concernant la journée, première du genre en Algérie, elle se veut, selon Mme Gasmi, un espace privilégié de rencontre et de réflexion sur la situation de l'oncologie et de l'oncologie paramédicale en Algérie. « Cette rencontre a permis aux différents participants de faire part de leurs doléances et des difficultés auxquelles ils font face dans l'accomplissement de leurs missions », a-t-elle ajouté. Les intervenants étaient unanimes à dire que l'on doit cesser de croire que le cancer est l'affaire de l'oncologue. Ils ont appelé les associations et les secteurs sanitaires régionaux à s'impliquer dans la prise en charge des malades, en formant davantage d'infirmiers paramédicaux spécialisés. Dans son intervention, Mohamed Sifour, psychologue au CPMC, a mis l'accent sur le rôle de l'infirmier paramédical qui doit prendre en charge un malade, lequel est déjà angoissé après avoir pris connaissance de son diagnostic. En ce sens, il a appelé à renforcer le travail d'équipe, notamment celui de l'infirmier paramédical, estimant que la prise en charge d'un cancéreux est multidisciplinaire.