Carence n «Il y a un manque important en personnel paramédical spécialisé en oncologie et cela complique davantage la prise en charge des cancéreux.» C'est le constat établi hier par Samia Gasmi, présidente de l'association Nor Doha d'aide aux cancéreux, en marge du premier salon du paramédical en oncologie organisé à l'hôtel Hilton. Appelant «les autorités concernées à mettre en place une politique de formation qui réponde aux besoins des malades», elle a déploré également la rupture de médicaments hospitaliers notamment dans la région de l'Ouest. Ce qui oblige, dit-elle, le malade «déjà affaibli par sa lourde pathologie» à se déplacer vers le centre du pays. Se félicitant de la «décentralisation de la chimiothérapie», avec la mise en place d'annexes dans cette spécialité, Mme Gasmi a émis le souhait de voir un nombre suffisant en personnel paramédical spécialisé. «Un infirmier en oncologie doit avoir beaucoup plus de compétences car il prend en charge des malades affaiblis et psychologiquement abattus», a souligné, pour sa part, M. Saifour, psychologue au centre Pierre-et-Marie-Curie, ajoutant que l'aspect psychologique est d'une grande importance dans les structures spécialisées en oncologie. «Le nombre important de malades qui dépasse de loin les capacités d'accueil des structures, la surcharge et la pression dont souffrent les paramédicaux ainsi que le désespoir affiché par une majeure partie des patients qui n'acceptent pas leur situation sont des facteurs qui rendent indispensable la formation psychologique des infirmiers», a-t-il insisté. La présidente de Nor Doha a, par ailleurs, regretté le manque de personnel paramédical de nuit, soulignant qu'un seul infirmier en paramédical se retrouve souvent seul pour 50 lits et doit s'occuper non seulement des malades hospitalisés, mais aussi des urgences. Les spécialistes présents à cette journée d'étude ont mis l'accent sur la nécessité de mener un travail de sensibilisation dans l'objectif de procéder à des dépistages précoces car cela, estiment-ils, permettra une meilleure prise en charge du malade. La plupart des malades ne découvrent leur pathologie que lorsqu'elle a déjà atteint un stade avancé et cela complique leur situation. L'association Nor Doha réalise des dépistages gratuits dans différentes régions du pays, notamment le grand Sud et offre des médicaments aux nécessiteux. «Nous avons réalisé pas moins de 308 consultations à Djanet, cette année. Le nombre global des consultations réalisées par nos équipes multidisciplinaires depuis 2004 est estimé à 5 000», a indiqué Mme Gasmi. Par ailleurs, certains intervenants ont déploré que des malades de l'intérieur du pays se déplacent à Alger «pour une simple transfusion», appelant à renforcer les centres de soins spécialisés dans ces régions.