La deuxième édition du Festival de l'amitié a été lancée dans la matinée de dimanche dernier (11 mai) à la maison de culture Rachid Mimouni de Boumerdès, en présence de grandes personnalités artistiques et théâtrales et d'un public nombreux. Cet événement, organisé par l'association estudiantine culturelle et scientifique Cirta, se veut un hommage cette fois-ci au grand dramaturge et homme de culture Mouhand Ouyahia dit Mohya (1950-2004). D'une durée de 4 jours, cette édition a pris fin mercredi dernier par la remise de prix aux participants. Lors de la cérémonie d'ouverture, les invités, dont on peut citer, entre autres, Larbi Zekal, Mohamed Loukad, Hamida Aït Lhadj, Cherif Agoun et Mourad Khan, ont tenu à rendre hommage à ce monument du théâtre algérien d'expression amazigh, ainsi qu'à tous les comédiens algériens. « Mohya est un véritable monument. Il a consacré tout son combat à la culture amazigh. Son nom et son œuvre sont incontournables pour ceux qui veulent connaître la culture amazigh sous son angle moderne. Son objectif, à travers sa production artistique, était d'affirmer notre identité », a déclaré l'écrivain et le metteur en scène Mohamed Loukad. Avant d'ajouter que Mohya était méconnu et délibérément ignoré. Intervenant dans le même sens, la présidente du jury Mme Hamida Aït Lhadj déplore, les yeux larmoyants, le fait que Mohya était méconnu par le grand public et dira qu'elle aurait aimé qu'on lui rende un hommage de son vivant, parce qu'il le méritait. Ainsi, Mohya est connu pour avoir traduit en kabyle de la poésie, des nouvelles, des contes, des proverbes et une vingtaine de pièces de théâtre des plus célèbres dans le monde. Le gros de son œuvre est inédit. Il a fait découvrir aux Algériens, qui comprennent le kabyle, des textes de Nazim Hikmet, Bertolt Brecht, Alfred Jarry et Eugène Poitié. Parmi ses œuvres, on peut citer entre autres, les pièces de théâtre Tachvaylit, Sinistré, Moh Terri... et les adaptations comme Sipertuff, traduite du Tartuffe de Molière, Mouhand Ucaban, d'après le Ressuscité de Lu Sin, ou encore Am win Yettrajun Rebbi, d'après En attendant Godot de Samuel Beckett. Cela sans oublier que beaucoup de ses œuvres sont méconnues et non éditées à ce jour. Cette manifestation a été une occasion aussi pour les initiateurs de ce festival qui ont honoré les invités en guise de reconnaissance pour leur contribution à la promotion des arts dramatiques. « On veut aller plus loin et organiser un festival national en hommage à Mohya », a indiqué un responsable de l'association Cirta, en marge de son intervention. Dans la soirée de la première journée, une scène traitant des problèmes d'actualité dans un langage mi-humoriste, mi-politique a été présentée par la troupe T4 Tusna tmazgha de Béjaïa sous le titre L'quahoua Algeria. D'autres pièces ont été programmées.