Le RCD a dénoncé hier, dans un communiqué, le climat de violence qui secoue la ville de Berriane (Ghardaïa) et exprime son « extrême inquiétude » quant à la suite que peuvent prendre ces événements. Le parti de Saïd Sadi interpelle le chef de l'Etat pour qu'une enquête soit ouverte afin de situer les responsabilités à l'échelle de la wilaya et agir immédiatement pour protéger les populations, relancer un dialogue sincère entre les deux communautés et que soient identifiés et résolus l'ensemble des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels qui sont, selon lui, à l'origine d'une crise devenue récurrente et tragique. Il accuse les autorités politiques locales de non-assistance à population en danger. Pour le RCD, « l'impunité dont bénéficient les mafias locales, déjà à l'origine des troubles du mois de mars dernier, engage en premier lieu la responsabilité des autorités civiles et sécuritaires du pays ». « L'absence de concertation, le mépris affiché envers les élus locaux, la marginalisation des sages de la commune et les manipulations opérées par les hauts responsables de la wilaya signent l'incurie, le laxisme complice et l'irresponsabilité d'une administration plus préoccupée par sa survie que par le devenir et la stabilité d'une région du pays », indique encore le communiqué du RCD. Nordine Aït Hamouda, député RCD et vice-président de l'APN, relève, pour sa part, que « cet événement dramatique devient récurrent puisque, déjà, le 19 mars et le 2 avril derniers, une situation pareille s'était produite sans qu'aucune sanction ne soit prononcée ». Il regrette, dans un communiqué dans lequel il a interpellé le président du Parlement, le fait que la demande des parlementaires du RCD pour une commission locale d'enquête soit restée sans suite. M. Aït Hamouda fera lui aussi des reproches quant à la gestion du conflit aux autorités civiles et sécuritaires dans cette wilaya, appuyant ce constat par le fait que « la médiation des parlementaires du RCD est perçue par les autorités officielles locales comme une ingérence étrangère ». Pour le député du RCD, « l'aveuglement et le sectarisme de ces responsables discréditent l'Etat et éloignent les citoyens des institutions nationales », estimant que « ces comportements indignes de commis de l'Etat sont de nature projective : accuser l'autre de ce que l'on commet soi-même ». Pour M. Aït Hamouda, « avec des pratiques aussi irresponsables, nous allons droit au mur ».