Des stagiaires se font agresser dans l'enceinte même du centre. Une grève a été déclenchée et les grévistes comptent durcir encore le ton. En grève depuis la semaine dernière, les stagiaires et les enseignants de l'annexe du CFPA Kerrad Rachid, ex-CNET, Collège national d'enseignement technique de Tizi Ouzou, ne savent apparemment plus à quel saint se vouer étant donné que leur situation demeure de plus en plus intenable. Cet arrêt des cours vient, disent-ils, après moult requêtes adressées aux services concernés, mais qui sont restées, jusque-là, lettre morte. Au-delà de l'absence criante de moyens sociopédagogiques, un problème préoccupant vient s'ajouter aux déboires des grévistes qui menacent de poursuivre leur débrayage si la situation reste toujours en l'état. « On travaille dans des conditions très difficiles. On est exposé continuellement aux multiples dangers de l'insécurité qui guette notre établissement. Il n'y a aucun minimum de respect. Des extras au centre font la pluie et le beau temps à l'intérieur de l'établissement. L'on a failli, maintes fois, arriver à l'irréparable. Récemment seulement, on a assisté à des scènes de violence. Les stagiaires se font agresser quotidiennement. Cela sans parler des perturbations qu'on subit même à l'intérieur des salles au moment des cours », déplore une enseignante. Un stagiaire de son côté estime, lui aussi, que la situation a atteint son paroxysme d'autant plus qu'aussi bien les travailleurs que les élèves de l'établissement restent toujours livrés à leur propre sort. « C'est la délinquance qui règne à l'intérieur de ce centre qui renferme en son sein pas moins de 500 stagiaires, dont plus de 400 filles. Comment voulez-vous qu'on puisse travailler dans la sérénité avec de telles conditions ? C'est impossible d'ailleurs. On a fait déjà à deux reprises la grève pour revendiquer la sécurité dans notre établissement, mais en vain. Les promesses avancées par les responsables concernés restent, hélas, sans concrétisation. C'est pour cela que cette fois-ci, on veut plus de concret pour accepter de reprendre les cours », a-t-il ajouté. Le directeur du CFPA, M. Mellab, reconnaît amplement que le problème est préoccupant à plus d'un titre, affirmant avoir saisi la direction de wilaya de la formation et de l'enseignement professionnels plusieurs fois mais rien n'a été fait pour venir à bout de cette situation qui perdure. Il vient ainsi conforter les propos des nos deux interlocuteurs. « Les stagiaires travaillent dans des conditions pénibles. Il y a des jeunes adolescents qui sèment la terreur dans l'enceinte du centre qui est devenu comme un lieu incontrôlable. On assiste, matin et soir, à des défilés incessants de personnes étrangères, sans scrupules, à l'intérieur de l'établissement. » Selon lui, à l'origine c'est la prolifération des « indus-occupants » qui ont été recasés provisoirement dans des locaux appartenant à l'établissement. « Malheureusement, cela perdure encore et se répercute négativement sur l'activité pédagogique. Il y a même une voyante qui reçoit quotidiennement la visite des dizaines de personnes qui traversent la cour de l'établissement », a-t-il précisé. Et pour parer, un tant soit peu, à cet état de fait, le directeur compte recruter, avec l'aide du comité du quartier, deux jeunes dans le cadre de l'IAIG. « Les membres du comité de quartier sont venus pour nous aider et rassurer les stagiaires afin de reprendre les cours », nous a ajouté le même responsable. Par ailleurs, notons que l'annexe du CFPA Kerrad Rachid de Tizi Ouzou assure, entre autres, des formations de technicien supérieur en banque et en gestion des ressources humaines.