Le président Abdelaziz Bouteflika a réitéré, hier, le vœu de l'Etat algérien de voir adoptée la convention internationale de lutte contre le terrorisme. “Parallèlement à la coordination de nos efforts avec les différents pays et organisations internationales concernés, nous développons notre coopération et nos efforts pour que soient réduites les dernières réticences qui peuvent encore subsister concernant l'adoption de la convention [internationale] de lutte contre le terrorisme”, a-t-il affirmé lors d'une allocution prononcée au siège du ministère de la Défense nationale, à l'occasion de la célébration du 42e anniversaire du recouvrement de l'Indépendance. Le chef de l'Etat, bien servi par la conjoncture internationale, a parlé d'“éradication” située dans le cadre d'une lutte mondiale associée, au niveau local, à sa politique de concorde civile et de réconciliation nationale. L'éradication, un terme qui, longtemps, a divisé les Algériens, semble ne plus faire peur aujourd'hui. Le propos à ce sujet est sans ambiguïté : “Le terrorisme, a-t-il déclaré, a été vaincu, mais n'a pas été totalement éradiqué. La lutte doit donc être poursuivie sans répit d'une manière implacable en vue de l'anéantissement total de ce fléau qui, en soumettant à sa violence la société, a porté atteinte à ses valeurs, à la dignité et à la conscience des citoyens, à la sécurité des personnes et des biens. Il a endeuillé des familles entières et détruit une grande partie du patrimoine national, au moment où les structures d'un Etat moderne commençaient à être mises en place.” Le ton est autant tranchant que réjouissant : “L'éradication du terrorisme est une condition de la poursuite et du renforcement du processus démocratique et du développement du pays.” Et c'est bien sûr à raison que Abdelaziz Bouteflika rappelle que l'affaire concerne l'ensemble des Algériens et des Algériennes, car “il n'est, en effet, pas possible ni même concevable que chaque homme et chaque femme de ce pays ne se sentent touchés pas directement et personnellement par un fléau qui a secoué le pays, ébranlé les fondements de l'Etat, fissuré la société, piétiné nos valeurs les plus sacrées, compromis notre développement économique et social et terni notre image dans le monde.” Il rappelle encore : “C'est donc un combat collectif.” L'internationalisation de la lutte contre le terrorisme ? Elle s'est autant imposée à l'Algérie qu'au reste du monde. Ce n'est pas un hasard si le président américain, George W. Bush, qui fait de la sécurité intérieure des Etats-Unis et de celle de la planète un cheval de bataille électoral, pense “compter sur notre pays en sa qualité de partenaire” dans cette lutte. Ce n'est pas non plus un hasard si Abdelaziz Bouteflika note, non sans fierté, que le combat (de l'Algérie) “a son prolongement sur le plan international”, que celle-ci “demeure ainsi constante dans la défense de ses intérêts vitaux et fidèle aux valeurs et principes universels en apportant sa propre contribution à la paix et à la sécurité internationale”. Point de renoncement pour autant à la politique de concorde civile et de réconciliation nationale. Pour lui, “la réconciliation nationale n'est pas incompatible avec la lutte antiterroriste dès lors que cette dernière vise, avant tout, à restaurer la sécurité et l'autorité de l'Etat”. Il désire qu'“un dialogue permanent se poursuive et crée progressivement les conditions d'un retour définitif à la paix et à la concorde civile dans un nouveau climat de quiétude et de sérénité…”. L. B.