Même si le Ghandisme n'est plus en vogue, l'association Mustapha Benboulaïd du quartier populaire de Mezghiche y a puisé l'essentiel. Les habitants de cette cité tentaculaire, populeuse, marginalisée, et où les problèmes son légion, souriant au lieu de pleurer, programment et réussissent des volontariats avec leurs propres moyens au lieu d'exprimer leur ras-le-bol devant les responsables et mieux encore, ont organisé, les 18, 19 et 20 mai, une exposition botanique allant jusqu'à effectuer, pour la circonstance, un déplacement vers Blida pour ramener des roses rares. L'idée, qui a germé il y a un mois chez les membres de l'association précitée, en collaboration avec celle de Saint Augustin, a été concrétisée grâce à la volonté de leurs militants, qui y voient une manière de dire que l'antique Thagaste, ville d'art et d'Histoire, mérite un statut meilleur et un cadre de vie digne de sa réputation. A Mezghiche, des citoyens, à part entière, s'entassent jusqu'à douze personnes dans une pièce exiguë, sans aération, sans lumière et sans sanitaires. Les travailleurs permanents dans le secteur public se comptent sur les doigts d'un manchot, les taxis refusent de s'y rendre à cause des chaussées éventrées et des difficultés d'accès. L'éclairage public y est défaillant, sinon inexistant pour plusieurs rues et ruelles, le nombre des mendiants et des malades mentaux va crescendo et la drogue fait des siennes. Les signes de misère sont omniprésents et l'implication des autorités se fait attendre. Tout cela est dit à la place de l'Indépendance par des fleurs depuis le 18 mai. A été prévu pour la même occasion un stand pour les arts plastiques, où sont exposés, depuis deux jours, des tableaux de quelques artistes locaux qui ont répondu à l'appel du groupe organisateur. Notons, toutefois, l'absence, jusqu'à l'heure où nous rédigeons ce papier, des buralistes locaux, invités à prendre part dans cette exposition. Autres ambitions des organisateurs de cette manifestation : protéger l'environnement immédiat des citoyens, encourager la plantation, ainsi que l'entretien des espaces verts à travers les cités-dortoirs où le béton est maître.