La ville de Souk Ahras semble résolument décidée à continuer son irréversible dégringolade, malgré les appels de détresse d'une bonne partie de la population et la disponibilité de quelques associations de quartier à s'impliquer positivement dans l'amélioration du cadre de vie dans leurs cités. Pour avoir réussi à drainer foule à l'occasion de plusieurs campagnes de volontariat, l'association Mustapha Benboulaïd du quartier populaire de Mezghiche n'a pas démérité l'estime de la population et le respect des officiels. Ses adhérents continuent à braver les embûches des uns et l'hermétisme des autres pour avoir dérobé une notoriété acquise grâce à un effort où l'on n'a tenu en compte ni de prébendes ni d'échelons pour déclarer la guerre aux immondices. Une autre association naissante à la cité Dallas II, composée de personnes représentatives, a déjà dépassé le stade des constats timides pour désigner les responsables des anomalies en VRD et l'aménagement approximatif de leur quartier. Lequel offre déjà un décor hideux où les fatras de béton, les monticules de gravats et les eaux stagnantes donnent l'impression qu'il s'agit d'une séquence d'un film d'après-guerre. Les décharges sauvages poussent comme des champignons à travers la quasi-totalité des quartiers de la périphérie notamment, et les ordures ménagères qui jonchent le sol à longueur d'année dans des endroits isolés est un phénomène imputé à l'incivisme de certains citoyens, à l'absence des bennes à ordures et des poubelles publiques. Souk Ahras est aussi l'une des rares villes du pays où les toilettes publiques sont inexistantes. Des vespasiennes sont, ainsi, improvisées dans certaines rues et ruelles du centre-ville, dans des cages d'escaliers des immeubles et autres édifices. La prolifération des malades mentaux est subie depuis des années avec résignation par les habitants de l'antique Thagaste. Ces personnes irresponsables et parfois dangereuses arpentent les rues de Souk Ahras, qui brandissant un gourdin ou un morceau de fer, qui en tenue d'Adam, qui vous collant aux basques pour demander une cigarette ou quelque obole. Les SDF et les mendiants font partie d'une autre frange, dont le nombre qui va crescendo, donne une idée, on ne peut plus claire, sur le malaise social et interpelle les instances compétentes.