Après ceux du douar Aïzeb, qui avaient procédé au blocage de la RN11 à hauteur du chantier de l'unité de dessalement de l'eau de mer, ce sont les habitants de Béni Ifren et des autres localités situées sur les communes de Oued El Kheir et de Sour qui viennent de faire de même sur l'imposant chantier de construction du barrage du Chéliff. Cet ouvrage, d'une capacité de prélèvement de 55 millions de m3, pièce essentielle devant alimenter le méga projet du MAO -initialement prévu pour alimenter le couloir Mosta-Arzew-Oran en eau potable récupérée sur l'oued et transférée après traitement vers la région oranaise- aura fait l'objet de litige avec l'entreprise allemande qui avait entamé les travaux de génie civil. Originaires des agglomérations de Aachasta et Béni Ifren, les protestataires réclament l'embauche prioritaire des chômeurs habitants des localités voisines du chantier. L'ouvrage, qui avait été confié dans un premier temps à une entreprise allemande, se trouve, après la défection de cette dernière, aux mains d'un consortium turc, auquel est associée une entreprise algérienne. Grogne Travaillant pour le compte de l'ANBT, l'entreprise aura entamé les travaux en mai 2007, soit 5 mois après le retrait des allemands, par l'extraction de près d'un million de m3 de sable, dont la présence sur le site constituait une source d'instabilité du terrain d'assiette. Selon des sources dignes de foi, ils sont près de 600 ouvriers à activer sur le chantier, dont une grande partie serait originaire des communes de Sour et de Oued El Kheir. Depuis le lancement de ce chantier, ce n'est pas la première fois que les travaux sont arrêtés par le fait des riverains qui, tantôt réclament des dédommagements pour leurs terres agricoles situées sur le site du barrage, tantôt exigent une embauche. Lors de la visite présidentielle du 29 juillet dernier, le cortège avait été pris en tenaille par les ouvriers algériens qui réclamaient le payement de leurs salaires. Lors des travaux préliminaires, les contestataires avaient obligé Abdelmalek Sellal à se déplacer sur le site pour lui réclamer une accélération du processus de dédommagement et pour exiger une embauche prioritaire pour les désoeuvrés du coin.