La commune de Cheurfa est considérée comme l'une des plus pauvres à l'échelle de la wilaya. Ses ressources sont minimes, et elle est déficitaire. Selon le maire de cette commune, le passage de l'autoroute Est-ouest sur les terres communales, et l'existence d'un point d'entrée et de sortie, lieu qui verra la réalisation d'hôtels, restaurants, stations d'essence, aires de jeux, postes de sécurité etc., représente pour les élus locaux une aubaine à l'effet de la création d'une zone d'activité commerciale devant relancer l'économie de leur commune. Or, un problème de taille entrave leurs espoirs, c'est la classification de cette région en zone agricole, et par conséquent, une révision du plan directeur de l'aménagement urbain (PDAU) est plus que nécessaire pour la désignation de terrains d'assiette en mesure d'abriter la ZAC dans les localités de Moujahid Abidi, et éventuellement l'implantation d'investisseurs potentiels, et partant la création d'emplois afin de résorber, un tant soit peu, le chômage, surtout que la majorité de la population a moins de 30 ans, dont une importante partie diplômée. Le problème du logement est l'autre préoccupation de la population et des élus ; en effet, et toujours selon le premier élu de la commune, en dépit de l'existence de 3 formules, celles-ci demeurent insuffisantes, voire dérisoires par rapport à la forte demande, estimée à 1 100. Et pour illustrer cet état de fait, la formule du logement social, qui comprend 62 unités achevées pour 500 demandes, démontre l'écart entre l'offre et la demande. Il y a aussi le programme du logement rural groupé participatif (LRGP) géré par l'OPGI et l'agence foncière, pour laquelle la participation des citoyens s'élève à 135 000 DA, dont 35 000 pour l'acte de propriété. Cependant, la majorité des participants a annoncé son désistement, estimant qu'ils n'ont pas eu droit aux explications sur les modalités de ce programme, à savoir la superficie de ces habitations, de 60 m2, s'avérant exiguës pour des familles, pour la plupart nombreuses, ensuite la mauvaise qualité des toits faits de tuiles en acier, lesquelles ont été arrachées lors des dernières pluies. Ajoutez à cela le fait que ces maisons sont livrées à leurs propriétaires sans séparations internes, et que la paroi externe est uniquement constituée de briques à 8 trous, le tout réalisé pour la somme de 500 000 DA. La troisième formule est celle du logement rural individuel, très demandé par les citoyens habitant les hameaux avoisinant le chef-lieu de la commune, et en même temps favorable aux autorités qui luttent contre l'exode, car permettant de sédentariser les familles, et leur assurer des emplois sur leurs terres afin qu'ils ne soient pas une charge pour la commune. Il demeure tout de même un obstacle dans cette formule : la plupart de ces familles ne peuvent pas se procurer les actes de propriété de leurs terres, à cause de la difficulté à réunir les héritiers, qui sont soit à l'étranger soit dispersés, pour établir la fridha, document nécessaire à l' obtention de l'acte de propriété, et bénéficier ainsi des 500 000 DA de la CNL et du permis de construire par l'APC. Le maire dira qu'ils ont frappé à toutes les portes pour essayer de résoudre ce problème, en vain. Il ajoutera que ce même problème a été résolu dans les wilayas de Guelma, Jijel, Mila etc., mais pas à Annaba, et que pour atténuer le problème du logement, il faut créer des zones de lotissement permettant aux citoyens de construire leurs maisons en procédant à la rectification du PDAU, qui considère que la majorité des terres de la commune sont des terres agricoles. L'autre problème qui ronge la commune est celui de la mauvaise qualité de l'eau, dont la teneur en calcaire est très élevée ; ce phénomène concerne Cheurfa centre et les localités de Azzizi et Ouled Attalah. L'Algérienne des eaux lancera, à cet effet, la réalisation d'un nouveau forage, ainsi que le raccordement de la commune aux réseaux des eaux potables de Guelma et Chaïba, et ultérieurement au barrage de Skikda. Par ailleurs, le problème des eaux stagnantes dans la localité de Azzizi, dû à sa situation géographique et topographique (en dessous du niveau de la mer), est en voie d'être résolu par la réalisation de stations de pompage et d'épuration. En matière d'activités sportives, le maire nous fera savoir que l'association sportive bute sur de nombreux problèmes, surtout financiers, et que la commune a été destinataire d'une instruction de la tutelle interdisant aux communes déficitaires de subventionner les associations. A ce sujet, il précisera : « Ceci nous met en contradiction avec l'élaboration du budget mentionnant le montant de l'aide octroyée à l'association sportive, qui demeure la seule alternative pour les jeunes de la région, mais dans ce cas, nous espérons qu'une dérogation ne nous sera pas refusée ». Concernant l'éducation, le P/APC dira que la commune est dotée d'établissements scolaires de tous niveaux, et même d'une annexe de centre de formation affiliée à celui de Hdjar Ediss, avec le transport scolaire assuré à 100% et à tous les niveaux, même pour les activités culturelles et sportives des étudiants. Le transport universitaire, quant à lui, est assuré à 150 étudiants par le COUS, à qui le maire demande de l'étendre aux localités de Sellami et Abidi. Notons que cette dernière, distante de 2 km du point de ramassage, représente une difficulté pour les étudiantes, surtout en hiver. En matière de santé, notre interlocuteur précise que toutes les localités sont dotées de salles de soins et que le chef-lieu possède actuellement une polyclinique, en cours de rénovation, conformément aux dispositionx de la nouvelle carte sanitaire.