L'attaque lancée vendredi 23 mai par l'armée nigérienne, à partir de sa base d'Iférouane, à l'ouest de l'Aïr, contre les positions à Tédek du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice) d'Aghali Ag Alambo, a duré jusqu'au lendemain samedi vers 18 h, avec des obus incessants qui s'abattaient sur la population qui occupe les environs de cette localité du nord de l'Aïr. C'est vendredi, vers 15 h que l'armée nigérienne a lancé son assaut avec trente véhicules militaires en parvenant jusqu'à la vallée de Tédek, occupée par plusieurs habitants : les campements sont brûlés et pas moins de dix cases d'habitation sont incendiées. L'école du village, le dispensaire médical ne sont pas épargnés et les chameaux sont tués aussi, tandis que 8 personnes sont abattues, dont 2 vieillards de 90 ans et des enfants. Un mouvement de fuite des villageois s'en est suivi à travers l'oued Tédek, avant que les combattants du MNJ se soient occupés d'eux pour les protéger. Et c'est vers 17 h (heure locale, GMT), que les forces du MNJ riposteront par des tirs en interceptant les éléments de l'armée nigérienne à la sortie de Tédek, vers Iférouane, distante d'une quarantaine de kilomètres de la localité attaquée. Le MNJ a compté 3 morts dans ses rangs et des blessés, tandis que les responsables militaires nigériens annonçaient 11 morts au sein des combattants du mouvement. « Des chiffres trompeurs », nous précise, depuis son téléphone satellitaire, Boutali Tchiweren, un des cadres du MNJ. « Nous sommes très en colère contre le gouvernement et son armée qui s'en sont toujours pris aux habitants en les massacrant, en brûlant leurs maisons et en tuant leurs animaux », s'exclame au téléphone Aghali Ag Alambo, qui ajoute : « L'armée nigérienne a été repoussée jusqu'à sa base d'Iférouane et le MNJ garde toutes ses positions autour d'Iférouane. »