Des cartes postales montrent l'avant et l'après-occupation française et ses conséquences, notamment la dispartition des métiers. Les journées scientifiques et culturelles sur le patrimoine de la ville de Constantine se sont ouvertes hier à la Médersa. La manifestation, organisée par l'association Les amis du musée de Constantine, en collaboration avec le laboratoire de recherches Villes et patrimoine, se fixe comme objectif, la sensibilisation de la population au patrimoine et à sa conservation. Au menu, une exposition de cartes inédites sur Constantine. Cependant, le programme sera amputé du volet conférences, qui devait permettre aux universitaires de profiter pleinement du rendez-vous. Ces communications ont été annulées à la dernière minute, sans explication de la part des organisateurs. On croit savoir que les raisons seraient d'ordre financier et dues à l'absence de subvention de la part de la wilaya malgré les promesses. Il faut noter à ce propos que la wilaya organisera la semaine prochaine un événement autour du patrimoine bâti, et fera intervenir ces mêmes spécialistes. L'exposition sera divisée en 3 volets : un volet cartographie, un volet cartophilie et un volet beaux-arts. Chaque volet traitera d'une thématique retraçant l'évolution de la ville de Constantine depuis l'antiquité à nos jours. L'espace cartographique comportera 24 cartes inédites, dont 4 entièrement faites à la main. Ces cartes permettront de comprendre comment la ville de Constantine fut transformée et adaptée aux besoins des différentes invasions et cultures qui l'ont traversée, particulièrement l'empire colonial français. A travers l'exposition de cartes postales, ce sont les corps de métiers qui ont été répertoriés. En 1830, il y avait 243 corps de métiers à Constantine, qui disparaîtront tous au fur et à mesure. L'association en a répertorié 26, à savoir les cordiers, les parfumeurs, les herboristes, les usuriers, les potiers ainsi que les fabricants de pavés. Vient ensuite un petit espace aménagé dans lequel seront exposés les ustensiles nécessaires au hammam, jusqu'a la « borma » (bassin) elle-même. « Le hammam est un héritage romain, et ce sont les Arabes et non pas les Turcs qui lui ont donné sa forme actuelle. Les Arabes ont rajouté beït el khaloua, ou la salle où l'on peut s'isoler », précisera M. Benacef, président de l'association Les amis du musée. Le dernier volet, celui des beaux-arts, permettra, quant à lui, à des artistes-peintres contemporains d'exposer leurs travaux et leur vision de Constantine. Ces journées, qui se tiennent à la Médersa jusqu'au 29 mai, sont un appel à la mobilisation pour la sauvegarde et la réhabilitation d'un patrimoine millénaire, qui demeure ignoré et négligé.