Si la nécessité d'ouvrir un débat, le plus large possible, est aujourd'hui plus qu'évidente, au vu de l'état de délabrement très avancé de la vieille ville et du manque d'une prise en charge de ce patrimoine urbanistique commun, il est clair que, sans la participation de la société civile, l'action des pouvoirs publics restera mitigée et n'aura aucun impact. C'est en sens d'ailleurs qu'un séminaire international sur la Médina de Constantine, a débuté hier pour s'étendre jusqu'au 4 juillet. Organisé à l'initiative de l'association de défense du Vieux Rocher et parrainé par le président de la République et le wali de Constantine, ce séminaire qui regroupera d'éminents spécialistes en réhabilitation et en préservation du patrimoine, venus de pays voisins, de France et d'Italie, mais également les directeurs de l'urbanisme de toutes les villes anciennes d'Algérie, s'assigne les missions de trouver le moyen le plus sûr pour arriver à mettre sur pied une démarche définitive de sauvegarde. Cette démarche aura pour mission fondamentale de fouiller intensément et à satiété aux moindres de ses recoins les décombres de la Médina. Hier donc, ont débuté les travaux de ce séminaire, ouvert officiellement par une allocution du wali de Constantine, qui a fait montre de sa prédisposition et de celle de l'administration à contribuer sérieusement à la sauvegarde de ce patrimoine collectif. Il indiquera d'ailleurs, en direction des organisateurs du séminaire, que les recommandations de cette rencontre seront un canevas de feuille de route, sur la base duquel il amorcera les travaux de réhabilitation et de restauration de la vieille ville. Les représentants d'associations et les spécialistes présents, étaient satisfaits de voir enfin se coïncider les visions et approches de l'administration et ceux des représentants de la société civile. La première communication a été livrée par le professeur des universités, chercheur au CNRS PACTE Grenoble, et conseiller scientifique pour le séminaire, Nadir Boumaza, qui s'est attelé à situer les enjeux premiers de ce séminaire, sur les plans politique, économique et social. Chris Younes, anthropologue, phénoménologue et professeur des écoles d'architecture, a de son côté mis l'accent sur le processus en cours dans les sociétés, celui du déshéritement intégral, du fait que les nouvelles générations vivent un détachement, une rupture par rapport à un patrimoine qui leur échappe. L'après-midi de cette première journée du séminaire sera consacrée à une visite sur le site de la Médina du côté de Bab El Djabia, et à l'ouverture au niveau de la médersa, d'une exposition photos sur la vieille ville, et quatre ateliers entameront leurs travaux dès la matinée d'aujourd'hui.