Les échauffourées se poursuivaient hier de manière sporadique entre les forces de l'ordre et les jeunes mécontents suite à la relégation du MCO. Les enfants d'un centre d'examen situé à la rue Chakib Arslane ont été pris en otage, cette partie de la ville étant encore sous tension. Oran. De notre bureau Dans les endroits plus calmes, les parents inquiets attendaient avec impatience leurs enfants. Plusieurs quartiers sont complètements bouclés comme Eckmühl, un autre quartier populaire où les manifestants ont voulu s'en prendre à une agence bancaire et à un centre commercial. Des scènes de pillage ont été constatées même au centre-ville. Du côté du café Nadjah, après quelques échanges de jets de pierres et de bombes lacrymogènes entre une bande de jeunes qui essayait de rejoindre le centre-ville et les forces de l'ordre, le quartier s'est presque vidé laissant place à des scènes de pillage. Des cartons de produits alimentaires circulaient entre les mains de jeunes et moins jeunes. Situé pas loin d'El Hamri, le quartier Medioni, entièrement bouclé, a également vécu des scènes de violence. Située en contrebas du quartier Yaghmoracen (ex-Saint Pierre), la rue d'Arzew a été bouclée sur toute sa longueur durant une bonne partie de la journée. Un groupe a même pris position à hauteur du boulevard Tripoli avec des sacs remplis de pierres. Mais cette partie de la ville a vécu une tension, y compris la veille, jusqu'à une heure tardive. Les troubles ont repris avec violence dès la matinée à travers les quartiers populaires et les principales places publiques du centre-ville malgré le quadrillage et l'important dispositif mis en place par les services de sécurité depuis la veille, qui ont dû user de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, des dégâts importants ont été enregistrés au niveau de plusieurs édifices publics ou privés, les équipements de la téléphonie, de la signalisation routière ainsi que les placards publicitaires ont été arrachés ou incendiés. C'est ainsi que la succursale de la banque AGB (Algerian Gulf Bank), sise à Delmonte sur l'avenue de Sidi Chahmi, a été saccagée. Le mobilier et les équipements informatiques ont été emportés par les manifestants. Le dépôt de la SN. SEMPAC de Médioni sur le boulevard des Martyrs a été entièrement dévasté, ont indiqué les gestionnaires qui déblayaient les détritus laissés la veille par les manifestants. La veille, au début des émeutes, le quartier Yaghmoracen, l'un des plus grands quartiers populaires, a été bouclé par la police à hauteur de la place des Victoires où, au départ, seules quelques bombes lacrymogènes ont été tirées par la police pour disperser les manifestants qui ont à plusieurs reprises tenté, en vain, des incursions vers les artères principales comme la rue d'Arzew ou la rue Khemisti. Les quartiers d'El Hamri et du Plateau qui ont également enregistré des affrontements avec les services d'ordre ont été bouclés en prévision des débordements. Un dispositif policier a été déployé dans plusieurs zones stratégiques comme les consulats où quelques édifices publics. La grande poste a été prise pour cible mais sans gravité. La circulation a connu une grande perturbation et les bus ont dû se frayer des itinéraires inhabituels à un moment de grande affluence. Quelque temps après, la ville était presque vide. Hier encore, les transports en commun qui ont repris du service en début de matinée ont dû déchanter. A l'heure où nous mettons sous presse, un calme relatif est revenu. Quelques rares commerces ont même rouvert, comme les cybercafés qui travaillent à porte fermée par mesure de sécurité. Djamel Benachour, Tegguer Kaddour