Les échauffourées ont été marquées par l'interpellation d'une trentaine de personnes. Une vive tension règne encore dans la localité de Fouka (40km à l'ouest d'Alger), après les violentes émeutes qui ont secoué cette paisible région durant les journées du mardi au vendredi derniers. Les échauffourées entre les jeunes de Fouka et les forces de l'ordre ont été marquées par l'interpellation d'une trentaine de personnes. Lesquelles, à l'heure où nous mettons sous presse, sont toujours détenues. Leur sort occupe le devant de la scène et anime les débats. Un rassemblement a été improvisé, hier matin, devant le tribunal de Koléa pour exiger leur libération, mais aucune suite n'a été donnée aux doléances des parents. Le chef de daïra a promis, de son côté, aux familles, de libérer leurs enfants. Il est à signaler que la totalité des détenus sont du centre de la localité de Fouka et du quartier Goumina. Par ailleurs, les interpellés du quartier Route de Koléa ont été relaxés, suite à la pression des leurs qui ont barré l'axe routier reliant la route nationale n°11 à la ville de Koléa. Les restes de pneus brûlés, de troncs d'arbres et des pierres utilisés dans les barricades, sont visibles sur les lieux. Pour rappel, les émeutes ont éclaté suite à l'annonce de la liste des bénéficiaires des 530 logements sociaux de la cité Kerkouba dans la commune de Fouka. La liste, nous a expliqué un jeune protestataire, a révélé que la majeure partie des logements a été allouée aux habitants de la ville de Koléa. Une décision, explique notre interlocuteur, prise en prévision d'une éventuelle visite du président de la République qui procéderait à l'inauguration du stade de Koléa qui se trouve à proximité d'un bidonville. C'est pour cacher l'image hideuse de ce bidonville, ajoute un autre jeune en colère, que les responsables locaux ont décidé de sanctionner les habitants de Fouka. Selon les témoignages recueillis sur les lieux, de nombreux dépassements ont été commis par les forces de sécurité qui ont procédé à des arrestations systématiques et à un usage abusif de la force. Cela en plus des désagréments causés par les bombes lacrymogènes. Des négociations sont engagées entre les responsables locaux et les sages de Fouka pour trouver une issue à cette impasse. Les responsables ont promis d'octroyer 83 logements aux habitants de la commune, ce qui n'a pas été du goût des contestataires qui remettent complètement en cause la liste précitée. Un retour aux escarmouches est fort possible en raison de la haute tension qui prédomine à Fouka, notamment après le refus affiché quant à la libération des jeunes interpellés.