Le projet est inscrit depuis 2001 pour un montant de 183 millions de dinars avec un délai d'exécution de 18 mois. L'agence de promotion immobilière privée Miîmar, dirigée par Mourad Guettala, a été créée en 2001 dans le cadre du logement participatif, suite à l'ouverture du canal promoteur. Un projet de réalisation de 164 logements lui a été confié par des citoyens à la situation précaire. Cependant, si les différents programmes relatifs au logement ont atteint un rythme convenable de construction, ce n'est pas le cas pour les logements socio-participatifs relevant de cette agence. A ce titre, les 164 logements du site implanté au lieudit « parc à fourrage », au nord-est de la ville de Batna, inscrits depuis 2001 pour un montant de 183 MDA (millions), avec un délai d'exécution de 18 mois, ne sont toujours pas livrés à ce jour pour plusieurs motifs, imputés essentiellement à l'augmentation conséquente du prix des matériaux de construction et aux complications du circuit administratif. « Les logements dont la réception était initialement prévue au cours de l'année 2003, dont le projet de réalisation avait démarré en 2001, ne sont toujours pas prêts, et 7 ans plus tard la livraison n'est toujours pas faite », se plaint un acquéreur, membre du comité de quartier. L'acquisition d'un logement neuf dans le cadre d'une promotion immobilière s'effectue suivant la formule « vente sur plan ». Cette forme d'achat, qui a été introduite par le décret législatif n°93/03 du 01/03/1993, inhérent à la promotion immobilière, demeure cependant, malgré les informations fournies par les médias, encore ignorée du citoyen, qui aurait besoin d'être éclairé avec précision sur ce genre de transaction. En théorie, ce procédé consiste, pour le promoteur, aussi bien du secteur public que celui privé, à vendre des logements qui ne sont pas encore « sortis de terre » ou en cours de construction. Mais qu'en est-il au juste, au plan pratique ? A cet effet, M. Guettala précise : « Nous avons été victimes de la procédure issue de la nouvelle configuration et stratégie régissant les promotions immobilières. Autrement dit, les dossiers des acquéreurs avaient été déjà déposés auprès de la CNL ; or, 8 mois plus tard le wali en exercice à l'époque avait créé une commission ad hoc pour le contrôle et la validation des dossiers en question. Ce fut le début du parcours du combattant pour nous. Tombés sous le coup des dispositions de la nouvelle réglementation, tous les dossiers devaient être réactualisés car les pièces qui les composaient n'étaient plus valables. C'était une procédure décourageante qui constituait une vraie mise à l'écart des promoteurs ». Et d'ajouter : « La décision de renouveler les dossiers a été mal perçue et mal interprétée par les acquéreurs, et il a fallu environ 15 mois de lenteurs administratives et bureaucratiques pour que la wilaya daigne nous convoquer à une réunion. Néanmoins, les dossiers auxquels il fallait insérer d'autres pièces comme l'attestation de garantie en cas de décès, de faillite, d'escroquerie et /ou de disparition du promoteur, demeuraient toujours en souffrance, ce qui a inéluctablement freiné le projet pendant plus de 5 mois, nous contraignant à arrêter les travaux, d'autant plus que durant cette période d'inertie, les prix des matériaux de construction ont considérablement grimpé, par exemple le fer à béton qui coûtait 1 700 DA le quintal avait atteint 7 600 DA en l'espace de 8 mois. Le projet qui au départ devait coûter 183 MDA (millions) avait atteint les 200 MDA après cette révision ». Les prétendants à ces logements, qui ne sont pas au bout de leur peine, diront par le biais du président du comité de quartier : « Le promoteur nous a demandé une augmentation sous forme de touiza (collecte) pour réaliser les travaux de VRD qu'il refuse d'engager prétextant que c'est du ressort de la DUC. Et au-delà de ça, il a proposé aux acquéreurs de procéder aux travaux de finition des appartements. Compte tenu de l'espace restreint et de l'exiguïté dans laquelle ceux-ci se trouvaient, ils ont accepté cette démarche bien que la majorité d'entre eux soient de simples salariés. Il y a eu 4 cas de divorce à cause de cette longue attente et d'autres sont décédés bien avant d'apprécier leur nouvelle demeure. Sans la présence de notre comité de quartier le chantier serait à l'arrêt. Le promoteur avance des arguments non convaincants, prétextant qu'il est confronté aux problèmes de l'administration, or nous avons constaté une négligence flagrante de sa part concernant la gestion et le suivi du projet. Nous souhaitons une visite des autorités locales sur les lieux pour trouver une solution à cette situation qui mettra fin à notre calvaire ».