Le 29 mai 2008 restera dans l'histoire du sport eulmi. Soixante-douze ans après sa création, le Mouloudia, ayant enfanté les Hirèche, Djaâfer, Abed, Hedna, Meziane Chérif, Rouaï, Zerari et autres grandes figures, prend place dans la cour des grands. Le vœu de nombreuses générations a été enfin exaucé par une formation qui a réalisé un parcours presque parfait. Boucler l'exercice avec soixante-et-onze points devant de sérieux prétendants, tels l'ASMO, le CAB, l'USMH, le RCK, le MSPB, le CSC et le MOC, n'est pas une mince affaire. Le champion de la super division boucle ainsi l'exercice avec la meilleure attaque qui a craché le feu à 57 reprises. Son imperméable défense n'a encaissé en 36 sorties que 22 buts. Mieux encore, Fellahi, ayant à son actif 23 buts termine, la saison à la tête des canonniers de la division. Le mérite de Babya est grand, sachant que le club n'a pas été ébranlé par la déception de juin 2007, toujours vivace dans les mémoires des Hauts -Plateaux. Il convient de souligner que tout n'a pas été facile pour les Eulmis qui ont débuté timidement la compétition. L'entame mi-figue mi-raisin a obligé le coach Bouali à rendre le tablier. L'arrivée de Rouabeh, l'ex-adjoint de Saâdane à l'Entente, a, le moins que l'on puisse dire, déclenché le déclic attendu par les inconditionnels de Babya. Ces derniers ont une grande part dans la consécration du onze qui a le plus souvent évolué devant plus de 30 000 spectateurs, entassés dans le complexe Zougar, trop exigu pour contenir une marée humaine de plus en plus nombreuse. « Après une attente qui aura duré des décennies, on est enfin en DI. C'est le rêve de toute une région qui se réalise après une harassante et stressante saison. Cette consécration est dédiée à tous les fans de Babya et aux autorités locales et à leur tête le wali, pour l'intérêt et l'aide apportés au club », souligne, non sans une forte émotion, Barek Bouden, le boss du club, qui laisse en outre apparaître les sentiments du devoir accompli. Le coach Toufik Rouabeh abonde dans le même sens : « C'est fabuleux de procurer tant de bonheur à des milliers de fans qui hument le foot. Le titre de champion est amplement mérité, sachant qu'il récompense l'équipe qui a récolté le plus grand nombre de points hors de ses bases. Ce n'est pas donné au premier venu de gagner six matches à l'extérieur », dira notre interlocuteur, estimant que la prochaine étape nécessitera un effectif étoffé et de conséquents moyens matériels et financiers à la dimension du palier. Cette montée, qui fera sans nul doute date, a plongé la cité marchande dans une indescriptible allégresse qui durera, comme le veut la tradition, des jours et des nuits. Sans cesse, des jeunes, des moins jeunes sillonnent les rues et ruelles de l'ex-saint Arnaud, ornées de vert et rouge. Les fans du deuxième club de la wilaya de Sétif, qui aura la saison prochaine deux formations parmi l'élite, braquent désormais leurs regards vers les juniors devant, dans les prochains jours, disputer la finale de la coupe d'Algérie qui envoûte les Eulmis, pas du tout disposés à s'arrêter en si bon chemin…