Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche
En dépit des différents programmes de construction de logement (toutes formules confondues) dont a bénéficié la wilaya de Bouira, la satisfaction de la demande des citoyens est encore en deçà des attentes, des responsables locaux -qui s'efforcent de mettre fin à la crise du logement et concrétiser en quelque sorte les engagements tenus dans le cadre du développement local ou les promesses faites à l'occasion des échéances électorales- et des citoyens qui, de leur côté, continuent de revendiquer leur droit au logement ou d'accéder à des conditions de vie acceptables. Face à cette situation, l'actualité locale ne cesse d'être alimentée par les chantiers qui s'ouvrent dans les différentes localités et les contestations des populations qui résident dans les quartiers vétustes, les zones rurales et autres bidonvilles. Ces dernières années, certaines de ces contestations à Bouira, Haizer, Aïn Bessem, Lakhdaria, M'chedallah et Sour El Ghozlane ont été souvent accompagnées de requêtes contre les listes établies par les commissions communales ou des actions de rue, qui ont mis à nu des dépassements commis par des responsables dans la distribution de logements sociaux tels que le non- respect des critères fixés par la loi donnant droit un logement social locatif, la marginalisation d'un groupe de demandeurs qui logent dans des conditions précaires, ainsi que des passe-droits au profit de personnes influentes au niveau des commissions d'attribution. Pour la catégorie des citoyens nécessiteux, le nombre de logements qui leur a été consacré par l'Etat est loin de répondre à une forte demande. Parmi eux, certains ont affirmé que leur première demande a été déposée auprès de l'APC depuis plus de dix ans et qu'elle est restée lettre morte, alors que dans d'autres communes les immeubles ne cessent de pousser. D'un autre côté, l'insatisfaction des demandeurs a été accentuée par les retards enregistrés dans la réalisation ainsi que les décisions prises par les autorités locales dans le souci de répondre à un besoin pressant. Ainsi, certains projets destinés aux demandeurs ont dû être consacrés à d'autres opérations telles que le relogement dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP). S'agissant des programmes de logement social locatif (LSL) destinés aux familles nécessiteuses, selon le décret de février 1998, confiés à l'OPGI et aux agences foncières locales, leur concrétisation n'a pas été suivie de manière efficace, en raison de plusieurs facteurs, dont le manque d'assiettes foncières, l'insuffisance des budgets et l'absence d'entreprises réalisatrices. Selon un rapport récent, l'Office de promotion et de gestion immobilière de Bouira a fait état de nombreux retards dans les travaux de réalisation de certains projets, dont l'inscription remonte à la période 1997-2001, par ailleurs le même organisme a enregistré des retards dans le programme de 2 000 logements sociaux locatifs notifié à la wilaya en 2005 dans le cadre du programme quinquennal du président de la République au profit de 16 communes de la wilaya. Sur un autre registre, la situation des autres formules destinées aux catégories moyennes de la société (location vente, LSP et logement promotionnel), n'est guère reluisante du fait des turbulences enregistrées sur le marché des matériaux de construction ; l'abandon des chantiers par les entreprises et les retards mis quant à l'étude des dossiers des postulants, au niveau des daïras ou des organismes de financement, font qu'un grand nombre de fonctionnaires ont été envahis par un sentiment de désillusion. Depuis son installation en juin 2008, le wali de Bouira, qui a trouvé une situation catastrophique en matière de retard, toutes formules confondues, n'a cessé de reprocher aux responsables des organismes concernés, à l'administration du secteur et aux entreprises auxquelles des projets ont été confiés, de ne pas avoir su gérer de manière rationnelle les différents programmes. A plusieurs reprises, les responsables des organismes intervenant dans la réalisation de logements et d'édifices publics, DUC, DLEP, OPGI, AADL, AFL, bureaux d'études, entrepreneurs et autorités locales ont été instruits de revoir leurs méthodes de travail et de lever les contraintes bureaucratiques, depuis la réception des demandes et l'inscription des projets, jusqu'à la remise des clefs ou des actes de propriété aux bénéficiaires. Par ailleurs, les promoteurs et les entreprises ont été plusieurs fois interpellés afin de redynamiser les chantiers et accélérer les travaux.