C'est un véritable pavé que lance dans la mare le président de l'APW de Béjaïa qui dénonce, dans un écrit, auprès du wali une affaire de « détournement de deniers publics » mettant en cause des cadres de l'ex-agence foncière locale aujourd'hui diluée, avec moyens matériels et humains. Le courrier (n°454), dont une copie est transmise à la presse, dénonce des faits qui remontent à l'époque des DEC, délégués des exécutifs communaux, et nomme des cadres de cette ex-agence accusés de s'être servis de lots de terrain dont le plus important s'étalerait sur 400 m² et se trouvant « entre deux blocs du programme EPLF » dans la ville de Béjaïa, dont le retard en développement qu'elle accuse est souvent lié à la rareté du foncier. « Comment ce terrain résiduel a pu être détaché de l'assiette du projet de l'EPLF ? », s'est interrogé le P/APW, Hamid Ferhat, auprès du wali en l'informant qu'« un permis de construire pour la réalisation de 15 logements vient d'être accordé ». La réaction du président de l'APW vient à la suite « d'une protestation des riverains » fâchés qu'une construction puisse pousser entre leurs deux blocs d'habitation, nous explique M. Ferhat, conscient de la gravité de ses accusations. « Les noms ne sont un secret pour personne, allez-y voir le panneau d'identification du chantier », nous répond-il. La correspondance se plaint aussi d'autres acquisitions de terrains, de 200 à 300 m² de superficie, tous cédées « à 170 DA le mètre carré » au bénéfice, entre autres, de deux autres cadres de la même structure. Plus grave, le P/APW dénonce une spéculation en rapportant que deux assiettes parmi ces terrains ont été revendues « avec une énorme plus-value ». Convaincu de l'« irrégularité » des faits, le P/APW n'espère pas moins voir la justice actionnée sur plainte du wali ou à défaut par une autosaisie du parquet.