Depuis la dernière et discrète visite de l'émir Ben Zayed, d'Abou Dhabi, à Relizane, cette wilaya est en passe de devenir le pôle convoité par les membres de la famille royale pour se procurer des séances de médecine traditionnelle, la Roqia, que pratique le jeune électronicien devenu désormais, par la force des choses, Cheikh Abou Muslim. Ainsi, les deux héritiers déjà sur place, Jihad Ali Sayed Ali Salah et Hamza Ali Sayed Ali Salah, seront rejoints à partir de la semaine prochaine par leur 3ème frère à la tête d'une délégation forte de 47 personnes. La saga de ces visites de personnalités étrangères ne fait que commencer. L'ex-président de la République Chadli Bendjedid, Mouloud Hamrouche et bien avant la fille de l'actuel chef du gouvernement, ont tous sollicité cette pratique. Est aussi attendue la star footballistique Allemande Karl Heinz Ruminigue, en compagnie du préfet de Berlin, dont le raqi a soulagé ou libéré la petite sœur de Ruminigue de l'emprise de « Djin ». Ils ont tous été soignés par le cheikh. Cependant, alors que leur ville enregistre ce massif « pèlerinage » des personnalités et autres célébrités mondiales, les Relizanais accrochés, comme tous les Algériens, à la chaîne satellitaire « El Hakika » ont tenu à apporter des témoignages fracassants contre l'autre cheikh de la Roqia, Mohamed Hachémi en l'occurrence. « Je garde toujours des séquelles de traumatisme suite au coups de gifles dont je fus l'objet pour me libérer du « Djin » qui m'habitait », évoque Jihad qui s'est rendu avec son frère chez Hachémi. Proposant ses mixtures (khaltas) supposées guérir toutes les maladies du siècle, dont le Sida et le Cancer, à 2000 euros, le propriétaire de la chaîne satellitaire est un expulsé de l'Arabie Saoudite, trois fois incarcéré aux émirats et surtout interdit de pratiquer la médecine, ont affirmé des émiratis. En Algérie, ils sont pas moins de 50 familles, dont 7 Relizanaises, qui projettent de le poursuivre en justice. Les deux cas de Relizane, B. D. et L N., décédés après avoir pris des mixtures payées au prix fort, soit respectivement 800 000 et 500 000 DA, sont plus qu'édifiants. Des émirs d'Abou Dhabi semblent décidés à acheter une vieille bâtisse à Relizane pour l'édification d'un siège pour l'association « Bacha'ir echiffa », que dirige Abou Muslim.