Au moins une cinquantaine de cas d'atteinte de la fièvre de Malte, autrement appelée la brucellose, ont été recensés au cours du mois d'avril dernier par les services vétérinaires de la DSA de Bouira. Parmi les sujets atteints, la majeure partie est de race bovine. Quant aux caprins chez lesquels cette maladie est plus dangereuse, l'on compte à présent 6 cas, assure-t-on. Cependant, ce ne sont là que les chiffres officiels, ou du moins les cas déclarés. Le risque est encore plus grand quand on sait que le cheptel de la wilaya est sujet à des mouvements incontrôlés qui rendent la visibilité moins accrue. Cela de l'avis même des spécialistes vétérinaires. A cela s'ajoute, selon ces derniers, la réticence des éleveurs quant à la déclaration des sujets atteints de crainte qu'ils ne soient abattus comme il est d'usage dans ce genre de cas. Pourtant, les dangers que cette maladie représente pour la santé humaine sont incontestables. Une campagne de sensibilisation et de dépistage a été lancée au niveau des six daïras où des cas d'atteinte ont été découverts. Entre autres, Bouira, Haïzer, Bechloul, Souk El Khmis et Sour El Ghozlane. Les chargés de l'opération ont annoncé que cette campagne sera accompagnée d'une série d'enquêtes épidémiologiques qui toucheront toutes les localités de la wilaya. La tâche n'est pas pour autant aisée, puisque une diversité de facteurs va à l'encontre d'un dépistage généralisé. Pourtant, tous les moyens humains et matériels sont mis en œuvre par la DSV (direction des services vétérinaires) qui dirige l'opération. Les résultats réalisés par les précédentes campagnes de dépistage sont ainsi loin d'arriver à cerner la donne des zoonoses au niveau de cette wilaya. L'absence d'un fichier du cheptel, l'anarchie qui règne au niveau des marchés de bétail, sont les facteurs aggravants de cette situation. Les dernières statistiques établies portent leur nombre à 60 187 têtes. Quant au risque de transmission à l'homme, il n'est pas à écarter. La consommation du lait cru demeure le vecteur principal de cette maladie. Les chiffres officiels donnent une production de 41,2 millions de litres pour l'année 2007. L'on a appris que seuls 123 producteurs laitiers sont enregistrés et contrôlés par les services de prévention. Autrement dit, des quantités énormes de lait dont la provenance n'est pas identifiée sont écoulées quotidiennement sur le marché parallèle. C'est d'ailleurs l'objet de cette campagne qui se veut un moyen de parer à une catastrophe épidémique latente. Si la brucellose est transmise à l'homme, elle peut causer de graves complications susceptibles d'entraîner la mort, assurent les spécialistes en la matière. Quant aux symptômes chez l'animal, ils sont presque invisibles sauf qu'après un certain temps — variable — la contamination cause des avortements chez les femelles et des lésions testiculaires chez les mâles. Chez l'homme, cette maladie est souvent d'expression polymorphe de longue durée et évoluant par poussées successives entraînant des douleurs insupportables. C'est cela même qui fera dire aux spécialistes que le meilleur moyen de pallier l'éventualité d'une brucellose humaine est d'agir directement sur le réservoir animal. D'ailleurs, en l'absence de vaccin ou autre traitement, les vétérinaires procèdent à l'abattage pur et simple des animaux atteints.