Ça commence mal. L'examen du baccalauréat 2008 ne s'est pas déroulé comme le souhaitent les élèves et leurs parents. Optimistes au début des épreuves, où le sujet de la langue arabe était, comme ils l'ont confirmé, abordable pour tous, les candidats ont été vite rattrapés par le pessimisme et la crainte. Une erreur de foliotage dans l'épreuve d'anglais, passée samedi après-midi, a anéanti leur espoir de décrocher le précieux sésame leur permettant d'accéder à l'université. Et les parents crient au scandale. Comment cela s'est passé ? Les copies des sujets dudit examen présentées aux élèves des classes lettres et langues étrangères, sciences expérimentales, mathématiques ainsi que gestion et économie, comportent effectivement une faute monumentale de présentation et de pagination. Numérotée de 1 à 4, la double feuille (format A3) sur laquelle ont été présentés les deux sujets au choix a été mal organisée. Le texte du premier sujet a été présenté sur la première page d'une double feuille conçue pour des sujets de langue arabe (de droite à gauche). Les questions se rapportant à ce sujet devraient, suivant la logique des choses, être présentées sur le verso de la même page. Ce qui n'était pas le cas. Sur le verso de cette page, il y a eu la suite des questions du deuxième sujet. Un véritable cafouillage ! Malgré la numérotation des pages, de nombreux élèves se sont trompés et risquent d'avoir une note éliminatoire dans cette matière essentielle pour certaines branches, telles que les lettres et les langues étrangères et les lettres et les sciences humaines. Curieusement, l'erreur a été évitée pour les candidats de l'ancien système (les filières sciences naturelles, sciences exactes et technologie) auxquels on a présenté une copie d'examen bien foliotée et conçue pour une langue étrangère (de gauche à droite). « Pourquoi veut-on compliquer les choses à des élèves qui sont déjà hyperstressés ? », se demande un parent d'élève qui s'est rendu hier matin à notre rédaction. Il n'était pas le seul. De nombreux parents d'élèves se sont rendus aussi à notre rédaction pour exprimer leur colère et leurs appréhensions. « Mon fils a passé la nuit à pleurer et il n'a même pas voulu passer le reste des épreuves. Ce n'est pas juste », clame un autre parent qui affirme que « même la numérotation n'était pas claire ». « Les élèves ne pouvaient pas comprendre », ajoute-t-il. « Je me demande pourquoi on n'a pas présenté les deux sujets sur deux copies différentes ? », s'interroge une dame. Les parents interpellent dans ce sens le ministre de l'Education nationale. Ils lui demandent de prendre en considération cette erreur et de trouver une solution à ce problème qui risque de compromettre l'avenir de leurs enfants. Contacté par nos soins, le secrétaire général de l'office national des examens et concours, M. Merazi, réfute les arguments des parents d'élèves. « Les pages étaient numérotées de manière à permettre aux candidats de distinguer entre les deux sujets. En plus, nous leur avons accordé, pour la première fois, trente minutes supplémentaires pour qu'ils lisent les sujets et faire leur choix », dit-il. Quelle sera la réaction du ministère ?