L'idée est certainement bonne. Abdelhamid Temmar, probablement le ministre le plus décrié du gouvernement, a eu une idée. Celle de mettre en place un Haut Conseil sur l'Intelligence Economique. Pourquoi pas ? Mais pour installer une telle structure, il ne suffit pas de choisir quelques amis, de leur donner un bon salaire et une grande table pour se réunir. Pour faire un Haut Conseil sur l'Intelligence Economique, il faut deux ingrédients majeurs, à savoir de l'intelligence et une économie. On peut prêter la première au ministre, contrairement à son collègue Mourad Medelci, alors ministre des Finances et qui avait avoué avoir « manqué d'intelligence » dans l'affaire Khalifa. Mais pour la seconde, la majorité des experts du domaine s'accordent à dire que l'économie algérienne, il n'y en a pas vraiment, ou pour être plus correct, est en perpétuel devenir. L'Algérie est une grande station essence qui importe à peu près tout. Son petit déjeuner, son déjeuner et son dîner. Ses voitures, ses avions et ses vélos. Ses modes religieuses, ses vêtements et ses chaînes de télévision. Ses constructeurs, maçons et ouvriers. La tâche est donc difficile. D'autant que les expériences précédentes ne plaident pas en faveur de Abdelhamid Temmar. Combien y a-t-il de Hauts Conseils en Algérie ? Quelle est leur utilité réelle ? Pourtant, le problème est surtout lié à la nécessité. Un Haut Conseil sur l'Intelligence Economique oui, mais au fond, pourquoi cette nécessité de réfléchir à ce qui est évident ? Pour mettre en place une économie intelligente, il suffit d'être intelligent et de copier intelligemment les modèles qui fonctionnent ailleurs. C'est très simple. Il faut évidemment une volonté politique pour ça. Mais pas besoin de Haut Conseil pour cette tâche, un bon conseiller suffit. A la seule condition qu'on l'écoute.