C'est vrai, même les bébés et les enfants algériens le savent, mais il est bon de le rappeler : qu'est-ce qu'un fusil ? Eh bien c'est une arme longiligne en métal et en bois qui possède la particularité de faire de gros trous, mais surtout possède deux bouts inégaux qui engendrent deux positions inégales, dont l'une est fortement déconseillée ; il est en effet plus prudent de se placer du côté de la crosse plutôt que de celui du canon. C'est ce qu'expliquent les propriétaires d'armes qui manifestent régulièrement, dépossédés de leurs outils dans les années 1990 et qui aujourd'hui préfèrent de loin être derrière leurs armes que devant. Car ces propriétaires de fusils savent que dans leur région, Bouira, rien n'est encore réglé. Devant la (énième) recrudescence du terrorisme, que doit faire l'Etat face à ce dilemme ? Rendre les fusils à leurs propriétaires pour qu'ils se défendent et défendent la patrie ou ne pas leur rendre afin qu'ils ne soient pas dépossédés et que leurs armes se retournent contre eux ? La réponse ? Il faut encore revenir vers l'incontournable Yazid Zerhouni, finalement le seul explicateur au gouvernement, répondant à tout sur tout même quand il n'est pas là pour ça. Pour le ministre de l'Intérieur, il n'est pas question de rendre les fusils sans le rétablissement total de la sécurité. Mais si la sécurité totale est rétablie, ce qui n'est visiblement pas pour demain ou la semaine prochaine, les fusils ne serviront plus à grand-chose. Si elle n'est pas rétablie au contraire, les fusils sont utiles mais ne seront pas rendus. Une absurdité de plus, d'autant que l'Etat autorise maintenant les citoyens à acheter des fusils dans le commerce. Dernière question piège : les civils ont déposé leurs armes dans les années 1990, les terroristes repentis dans les années 2000. Qui est le plus en sécurité aujourd'hui et qui est mieux traité ?