Avec un trafic aérien domestique de 25 114 passagers enregistrés en 2007, un nombre de 1886 pèlerins transportés en vol direct à Djedda (Arabie saoudite), l'atterrissage de 694 aéronefs sur le tarmac de l'aéroport et, enfin, une exploitation de 90 920 kg de fret, l'aérogare Boudghène Ben Ali Lotfi affiche une ambition légitime de se classer parmi les grands aéroports du pays. Mais l'ambition est toutefois contrariée par plusieurs facteurs. D'abord, il vient de se doter d'un certain nombre d'équipements, parmi lesquels l'on cite volontiers l'acquisition d'un scanner qui a été récemment installé au niveau du tri des bagages. Cela sera suivie dans les prochains jours, selon la direction de l'aérogare, par l'installation d'une « badgeuse » pour la confection de badges distinctifs pour le personnel circulant dans l'enceinte de l'aérodrome, d'un système de télésurveillance, d'un scanner à main et d'un portique détecteur de métaux à l'embarquement. Mais la direction aéroportuaire vient de proposer à sa tutelle l'extension de l'aérogare en perspective d'une relance certaine du trafic aérien dans les prochaines années. La proposition a, semble-t-il, été retenue puisque une enveloppe de 816 000 000 DA vient d'être dégagée pour renforcer une piste secondaire et ses annexes et dont les travaux, confiés à une entreprise italienne, vont être incessamment entamés, déclare le directeur de l'aéroport. Outre la réalisation de la piste secondaire, des travaux d'un chemin de ronde pour inspection de l'enceinte aéroportuaire d'une distance de 9 200 m/linéaire seront effectués avec une double clôture dotée d'un éclairage du périmètre de l'enceinte. Mais, malgré ces réalisations infrastructurelles envisagées, l'aéroport Boudghène Ben Ali Lotfi, opérationnel depuis 1954, à vocation internationale, connaît une régression du trafic aérien. En l'an 2000, il desservait 8 destinations. Actuellement, il ne dessert que deux seulement (Alger et Oran). Ce recul est expliqué par les successives augmentations des tarifs de voyages intervenues au cours des dernières années et jugées inaccessibles à la majorité des voyageurs. Seuls les fonctionnaires de l'Etat en mission ou quelques opérateurs économiques sont en mesure de s'offrir un transport aérien. En plus, fait-t-on remarquer avec insistance, l'arrivée tardive des appareils d'Air Algérie à Bechar (2 heures du matin, vol d'Alger), posant un problème d'hébergement aux passagers à leur arrivée, dissuade les plus fervents utilisateurs de ce mode de transport. Par contre, on souligne avec force les commodités modernes en matière d'accueil et d'information mises à la disposition des clients de la compagnie. Mais la direction de l'aéroport ne se gêne plus pour affirmer que l'ambition affichée pour faire de cet aéroport rénové un grand pôle, de dimension internationale, est malheureusement contrecarrée par le nombre réduit des aéronefs qui atterrissent sur le tarmac de la piste de l'aérodrome, des deux destinations desservies actuellement (Alger et Oran) et surtout l'adoption d'une programmation inadaptée et décriée des horaires de vols.