Le MC Alger vieillit mal. A 87 ans, le doyen des clubs algériens n'a pas encore réglé la question de la légitimité des hommes et des organes qui doivent présider à son destin. Le club est traversé par des courants, des alliances qui se font et se défont au gré des événements. Le dernier épisode de ce mauvais feuilleton qui fait mal à tous les Mouloudéens est la remise du sigle MCA par Sonatrach (le 12 juin dernier) aux Mouloudéens. Ces derniers n'ont eu de cesse de le réclamer depuis quelques années. Il y a deux semaines, une conférence de presse-débat s'est déroulée au stade du 5 Juillet en présence de quelques membres survivants du dernier comité directeur du MCA, avant la réforme, dont Mohamed Djouad, nouveau président du Groupement sportif des pétroliers (GSP) et ancien président du MCA, le représentant de la DJS et quelques invités. L'officialisation de la remise du sigle MCA aux Mouloudéens annonçait une nouvelle étape dans l'histoire de ce prestigieux club. Sonatrach avait mis dans la corbeille une promesse d'aide financière conséquente. Les dirigeants présents dans la salle de l'OCO avaient pris sur eux de confectionner la liste des membres de la prochaine assemblée générale du MCA post-Sonatrach en puisant « dans toutes les sensibilités », note un ancien membre de la section football. Le 12 juin, changement de cap. A l'occasion de la remise solennelle du sigle MCA, seul point inscrit à l'ordre du jour de l'invitation, la cérémonie se transforme en pré-assemblée générale constitutive de la « nouvelle version de l'AG-MCA 2008 », indique un Mouloudéen.Dans la foulée, il est décidé « la dissolution de l'association El Mouloudia et la mise sur pied d'une nouvelle configuration de la composante de l'assemblée générale qui laisse sur le bord de la route de nombreux dirigeants », s'indigne un intervenant à la conférence de presse organisée jeudi à la maison de la presse sous l'égide de dirigeants mouloudéens qui ont activé ces dernières années. L'un d'eux, Djamel Rachedi, a fait remarquer : « Il y a deux conditions qui président à la dissolution d'une association. Elles sont précisées par l'article 8 des statuts de l'association El Mouloudia qui stipulent que l'association est dissoute par la volonté des membres (4/5) ou par voie de justice. En dehors de ces deux conditions, nul n'a le droit de dissoudre l'association. Avant de proposer la dissolution, il faudrait d'abord organiser une assemblée générale de présentation des bilans moral et financier, chose qui ne s'est plus faite depuis des années. Des budgets faramineux sont engloutis sans que des comptes soient demandés », déplore-t-il. Les organisateurs de la conférence de presse ont averti : « On ne se laissera pas faire. On saisira qui de droit ». Les tenants du changement de cap n'ont pas tardé à réagir. Hier, ils ont menacé de recourir à l'autorité judiciaire contre ceux qui parlent au nom du MCA.