Le travail au noir en Algérie serait en recul, si l'on se fie aux déclarations du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Pour conforter ses dires, Tayeb Louh, interrogé jeudi à l'APN à ce propos, a donné l'exemple de 9810 organismes employeurs ciblés par un contrôle en 2007 à l'échelle nationale, où le nombre de travailleurs non déclarés représente 18,68%. Un chiffre en « net recul » par rapport aux années précédentes, passant de 41% en 2001 à 31% en 2005, puis à 27% en 2006 et à près de 18% en 2007, selon le ministre, précisant que ce recul est dû au « renforcement des moyens matériels des organismes de contrôle et au durcissement des dispositions pénales prévues par la loi à l'encontre des contrevenants ». Ce chiffre serait toutefois loin de refléter la réalité, si l'on prend en compte notamment le nombre d'entreprises non répertoriées qui emploient des milliers de travailleurs au noir. En avril, la Cacobatph avait indiqué qu'il y a plus de 70 000 travailleurs non déclarés dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics. Une enquête de l'Office national des statistiques (ONS) avait relevé, il y a une année, que plus de 4,5 millions de travailleurs exerçant dans différents secteurs, particulièrement dans l'agriculture, le bâtiment et les travaux publics (BTP), ne bénéficient d'aucune couverture sociale. Combien seraient-ils aujourd'hui dans les quelque 350 000 entreprises qui existent en Algérie ? Pour ce qui est des cas suscités, selon M. Louh, ils ont fait l'objet de poursuites judiciaires et 3598 procès-verbaux d'infraction ont été dressés pour sanctionner les contrevenants et régulariser la situation conformément à la loi. Le ministre a indiqué que son secteur a pris une série de mesures pour mettre un terme à ce phénomène et protéger les travailleurs non déclarés à travers la promulgation de lois et l'introduction de plusieurs réformes dans le secteur de la sécurité sociale. Les mesures prises portent également sur le renforcement des mécanismes de contrôle à travers l'attribution de nouvelles prérogatives à l'inspection du travail, notamment en matière de constatation des infractions liées à la non-affiliation des travailleurs salariés à la sécurité sociale. Les ressources financières de la Caisse de sécurité sociale, a annoncé le ministre, sont passées à 371,37 milliards de dinars en 2007 grâce à l'amélioration du contrôle visant à mettre un terme au phénomène des travailleurs non déclarés. Sur un autre plan, Tayeb Louh a annoncé le lancement prochain d'un projet relatif à « l'harmonisation du système des allocations familiales ». Il a précisé que la question de la révision des allocations familiales « n'est pas actuellement à l'ordre du jour » et qu'il s'agit seulement d'harmoniser le système des allocations familiales, soulignant que le décret définissant les allocations familiales remonte à 1965. Le montant global de toutes les allocations familiales a atteint en 2007 près de 44,23 milliards DA, selon Tayeb Louh.