L'été 2008 s'annonce des plus monotones à Cherarba, l'un des cinq quartier les plus peuplés et appauvris que compte la commune des Eucalyptus. Tout le long de la route menant vers Semmar et Dar El Beïda, de nombreux terrains vagues s'étendent, abritant d'importantes quantités d'ordures domestiques. A partir d'Ouled El Hadj, une agglomération connue pour ses chômeurs de tout âge, on voit un parking de camions mal clôturé. Pas loin, deux cafés sont fermés à la fin de semaine, les espaces non aménagés sont également utilisés pour le stationnement de véhicules lourds. Les deux ruelles jouxtant la route principale sont aménagées et les maisons sont raccordées aux réseaux d'eau, d'assainissement et de gaz. Toutefois, les jeunes sont au dehors des deux cafés peu fréquentés. Des jeunes attendent les résultats du Bac, qui pourraient leur ouvrir la voie vers le travail et donc, ils le souhaitent, un meilleur avenir. Leur quartier compte plusieurs diplômés qui sont venus grossir les rangs des chômeurs. Ils estiment, par ailleurs, qu'El Watan est un journal des plus crédibles en Algérie. A coté, on remarque le mauvais état du quartier dit Zouaoui. Oncle Larbi, âgé de 78 ans, père de 11 garçons et filles se plaint de l'inactivité de 3 de ses garçons. « Il n'y a rien comme boulot, à l'exception de quelques taxiphones », se désole-t-il. Avançant vers les quartiers de Zouatnia et le Palmier dans le périmètre de Cherarba, on trouve deux salles de sports. C'est un garage servant d'espace d'entraînement en judo. A 200DA, on peut s'y inscrire tout en bénéficiant de la sécurité sociale. Une seconde salle a été dernièrement fermée dans la ruelle avoisinante. Les habitants ont affirmé que le nouveau PAPC leur a promis de relancer le projet de 50 locaux commerciaux. A part cela, il n'y a que quelques chantiers de construction individuelles qui offrent des emplois aux maçons, sinon rien à l'horizon. Les épiceries et boulangeries sont généralement gérées par les propriétaires et leurs proches. Les opérations de réhabilitation des quartiers populaires lancées en mars dernier employaient quelques dizaines de personnes. A présent, les postulants aux emplois saisonniers attendent avec impatience la mise en œuvre des opérations s'inscrivant dans le cadre de la protection de l'environnement pendant l'été. Une question qui préoccupe énormément les élus locaux, acculés par rapport au nombre réduit de postes proposés alors que les chômeurs recensés durant le premier semestre de cette année dépassent 1000 personnes. L'administration locale espère alléger ce fardeau en mettant en chantier, dans le futur, certains projets de solidarité nationale dont le responsable du secteur avait fait des promesses, souligne-t-on. En attendant, les journées de l'été passent monotones et peu de gens parlent de vacances. Du moment qu'on n'a pas de quoi se payer un café, comment peut-on rêver d'aller à la mer ?