Il estime qu'une pareille décision mettrait en danger la vie de ces citoyens. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, ne partage pas l'avis de ceux qui appellent à récupérer les armes réquisitionnées par l'Etat dans les années 90, estimant que cela «mettrait en danger la vie de ces citoyens, le terrorisme n'étant pas complètement achevé». Pour M.Ouyahia «ceux qui appellent à récupérer les armes sont exactement comme ceux qui appellent à la levée de l' état d'urgence» a-t-il justifié hier sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Rassurant, il a soutenu que ces armes seront restituées à leurs propriétaires dès que la situation sécuritaire s'améliorera et le calme définitivement rétabli. Pour le moment, il est catégorique que la présence de ces armes chez des citoyens mettrait leur vie en danger. Au milieu des années 90, l'Etat a décidé de récupérer les armes qui étaient chez les citoyens particulièrement en milieu rural. Aussi, les citoyens ont été sommés de remettre leurs armes aux servi-ces de sécurité de leur circonscription, notamment les brigades de gendarmerie. Cette décision a été une mesure préventive, car à cette époque, les hordes terroristes délestaient les citoyens de leurs armes. Lors de la même émission, l'ex-chef de gouvernement a été interrogé sur d'autres questions d'actualité nationale. La révision de la Constitution. Pourquoi pas? Ce texte n'est pas le Coran. Il est fait pour être révisé et il le sera certainement. Quand? Personne n'est en mesure d'y répondre. Ahmed Ouyahia évoque la question de la révision constitutionnelle, sans grande conviction, comme un événement naturel dans la vie d'une nation, en tenant à bien prendre ses distances avec le débat animé, tambour battant, autour de ce dossier. «La Constitution est claire. Seul le président de la République a le pouvoir d'initier une révision du texte fondamental (...) Nous avons entendu parler d'initiatives émanant d'un parti politique. Mais cela n'engage personne. Le dernier mot reviendra au président de la République», soutient-il. Que faut-il réviser dans l'actuel texte? Là aussi, Ouyahia tergiverse, laissant entendre que la copie de 1996 n'est pas si mauvaise que l'on pourrait croire: «L'équilibre entre les institutions est respecté dans la Constitution de 1996. Reste maintenant la question de l'élargissement du mandat présidentiel. Cela est loin d'être une invention algérienne», pense-t-il. Ouyahia s'est référé à la Corée du Sud et au Japon pour expliquer que se maintenir au pouvoir pour une longue durée n'est pas antidémocratique: «Le Japon est géré par un seul parti depuis 1947, quant à la Corée, elle a eu deux dirigeants en l'espace de 37ans. Peut-on pour autant qualifier les deux régimes de dictature. Je pense que le plus important est la construction du pays, et son développement.» Ouyahia rejoint MM.Abdelaziz Ziari et Abdelaziz Belkhadem en estimant que la nouvelle Constitution peut passer par voie référendaire: «N'est-ce pas que Tamazight est entrée dans la Constitution sans débat?» Ouyahia pressenti vice-président en 2009? L'ex-chef de gouvernement n'a ni affirmé ni démenti cette hypothèse. «J'ai eu l'honneur de représenter le président de la République lors de trois événements internationaux. Je l'ai fait par devoir vis-à-vis du président de la République et vis-à-vis de mon pays. Tout ce qui se dit en dehors de cela relève de la parole.» L'invité de la Chaîne II de la Radio nationale confirme qu'entre lui et le président de la République le courant passe parfaite-ment: «Depuis le 24 mai 2006, date à laquelle le président de la République a accepté ma démission, nous n'avions eu aucun désaccord. Le reste ce sont des spéculations.» Concernant le remaniement ministériel, M.Ouyahia a indiqué que «cela arrivera un jour», estimant que «le plus important n'est pas d'attendre ce remaniement mais de travailler davantage». Au sujet de la déclaration de politique générale du gouvernement, le secrétaire général du RND souligne que sa présentation ou non ne va rien changer. Pour lui, il y a des choses positives qui se font sur le terrain, telles que les dernières mesures agricoles de soutien à la production de blé, à la création d'emplois, ajoutant que «plus d'efforts devraient être consentis pour faciliter et encourager l'investissement national». Pour ce qui est de l'augmentation des salaires de la Fonction publique, M.Ouyahia a relevé que le budget de fonctionnement de l'Etat dépasse actuellement deux mille (2000) milliards de DA, estimant que «si à l'avenir le prix du pétrole baisse, on sera alors confronté à la problématique du paiement des salaires des travailleurs». Ouyahia s'est longuement attardé sur le troisième congrès du RND, prévu mercredi prochain. Il, assurera que cet événement se déroulera «sans surprises». «Il n'y aura pas de révolution dans les positions du RND», a-t-il précisé, indiquant cependant que les congressistes ont décidé d'élaborer «une résolution spéciale sur les questions économiques et sociales». Il a ajouté qu'après 11 années d'activité, le RND a acquis une expérience qui lui a permis de préparer ce troisième Congrès «avec sagesse et sans incident, en impliquant tous les militants par le biais d'un questionnaire». Interrogé sur sa reconduction à la tête du parti, M.Ouyahia a répondu que le Congrès est «souverain» sur cette question. Mais aucune surprise n'est attendue à ce niveau. Ahmed Ouyahia sera, selon nos sources, le seul candidat à ce poste.