Le FCE croit que son retour est très favorable du fait du relâchement ressenti sur le plan économique. La CAP estime que le moment est venu pour « avoir beaucoup d'imagination, d'efforts et d'ardeur pour mener une politique compatible avec les attentes des Algériens ». Tantôt en off, tantôt sans détour, les organisations patronales estiment que le retour d'Ahmed Ouyahia aux affaires permettra de rompre avec « l'habituel cercle vicieux ». Ils ne se contentent pas, cette fois-ci, d'user d'un langage diplomatique pour dire qu'il est temps de « rendre à César ce qui appartient à César » et attribuer à l'entreprise la place qui lui convient aux fins de réussir le développement économique et social. L'on ne sèche pas « l'événement » chez les patrons. Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises, a salué hier sans réserves ni faux-fuyants la nomination d'Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement. « A priori, le retour est très favorable, d'autant que nous avons senti ces derniers temps un relâchement de l'action gouvernementale sur le plan économique », nous a déclaré Réda Hamiani, contacté hier par nos soins. Pour l'ancien ministre des Petites et Moyennes entreprises, on peut même parler d'une opportunité de rupture avec une espèce « d'incohérence » dans l'action gouvernementale. « Globalement, l'événement est bénéfique pour le pays. Il y a une attente à satisfaire et une incohérence à chasser », soutiendra le président du FCE pour qui la relance de la machine économique et la locomotive des réformes doivent s'inscrire dans le registre des toutes premières priorités. Pour lui, le retour de l'homme que l'on avait écarté pour « insuffisance de rendement » présente une opportunité pour « relancer les réformes et prendre les décisions qu'il faut ». Il y a ensuite de l'écoute et un partage d'idées, ajoutera sur sa lancée Réda Hamiani. De son côté, Boualem M'Rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), estime que le moment est venu pour « avoir beaucoup d'imagination, d'efforts et d'ardeur pour mener une politique compatible avec les attentes des Algériens ». Pour lui, les entreprises doivent être écoutées et soutenues parce qu'elles jouent un rôle important dans le développement économique et social de l'Algérie. Boualem M'Rakach use d'un langage plus diplomatique que celui usité par le président du Forum des chefs d'entreprises. Mais il y a néanmoins du contentement et de la satisfaction. Ouyahia était-il l'homme qu'il fallait au monde des affaires ? Réda Hamiani est allé jusqu'à lui coller des étiquettes d'un homme des « compétences avérées et des décisions du moment voulu ». Le président de la CAP a, quant à lui, considéré que « l'Algérie doit impérativement opter pour que toute désaffection soit exclue de son environnement. Cela pour impulser, loin de tout opportunisme et concours de circonstances, un processus compatible à son envergure, et ce, afin de réussir avec un état d'esprit dignement retrouvé et une solidarité totale de tous les acteurs de la société algérienne ». Il semblerait, à écouter les uns et les autres, que les affaires marchent mieux avec un Ahmed Ouyahia qu'on avait tendance à qualifier de « libéral ». Pour la Confédération algérienne du patronat, « la démarche adéquate consiste à favoriser le développement économique et social ». La CAP, par le biais de son président, joint hier par téléphone, s'est félicitée « du raisonnement qui a prévalu et qui a conduit à la nomination à la tête de la chefferie du gouvernement d'une personne ayant été d'une expérience évidente ». De son côté, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand-Saïd N'Ait Abdelaziz, reconnaît « la capacité d'écoute et d'analyse » d'Ahmed Ouyahia, désormais chef du gouvernement. « C'est un retour d'un homme qui connaît la situation économique du pays et d'un fervent défenseur du dialogue social. C'est un homme qui a toujours assumé ses engagements et ses responsabilités », commenta encore le président de la CNPA. Ahmed Ouyahia est revenu. Réussira, réussira pas ? Une chose est sûre, l'économie algérienne connaît une sale période de vaches maigres.