Les préparatifs aux échéances électorales de 2007 sont amorcés au niveau des formations. 2005 a été riche en évènements politiques. Le référendum du 29 septembre, les élections partielles constituent incontestablement les deux étapes fortes de cette année qui s'achève. Des haltes différemment appréciées par une classe politique en effervescence. Cette dernière, qui s'apprête à affronter une nouvelle année avec la même persévérance, nous dévoile ses projets pour 2006. L'enjeu est de taille sachant que dans le calendrier de 2007 sont inscrites deux importantes échéances électorales, en l'occurrence les élections locales et parlementaires. Pour le Front de libération nationale (FLN), 2005 est l'année de la paix. La tenue des élections partielles constitue «l'autre étape forte » de cette année qui s'achève, «notre parti a prouvé son ancrage politique dans toutes les régions du pays, y compris en Kabylie, contrairement aux thèses des spéculateurs». L'Algérie qui renoue avec la stabilité, «marque son retour sur la scène internationale ». Le parti du FLN, qui ne cache pas ses intentions de demeurer la première force politique du pays, s'échinera pour l'année 2006 à achever l'opération de renouvellement de ses instances. «Nous espérons bâtir des instances fortes et pour ce faire, le FLN a décidé de prendre le temps nécessaire pour réussir cette opération, garantir la stabilité du parti». Pour l'allié stratégique du FLN, le MSP, «le gouvernement n' a pas su profiter d'une conjoncture économique internationale très favorable, marquée essentiellement par une hausse sans précédent du prix du baril». L'embellie financière que connaît le pays «n'a pas été ressentie par les citoyens», atteste M.Boudjerra Soltani, le président du MSP, lequel se félicite néanmoins «de la stabilité sur les deux fronts, social et politique». Le parti compte profiter de sa présence au sein de l'Exécutif pour déclarer «la guerre à la corruption au niveau des institutions financières». « Le MSP suivra de très près ce dossier et exigera l'application des textes de loi approuvés par le gouvernement et les deux chambres du Parlement». La consolidation de la réconciliation nationale «sera l'épine dorsale du programme politique du MSP». Son objectif étant de «convaincre les ressortissants algériens à l'étranger de regagner le pays». Dans ce sens, Boudjerra a révélé que des contacts sont déjà en cours , sans pour autant dire si ces derniers touchent les ex-chefs du parti dissous. La fin de l'année exige un bilan politique, certes, celui du FFS est différemment apprécié. Sur le plan interne, le premier secrétaire national du parti, M.Ali Laskri, a estimé que «malgré les manoeuvres du pouvoir, nous en sommes sortis vainqueurs, le FFS a été conforté par la population qui a décidé dans sa majorité de faire confiance à nos élus». Le champ politique est rendu plus visible grâce au FFS. «Nous avons travaillé avec beaucoup de syndicats, des partis et des personnalités politiques», ajoute-t-il. La loi du 23 février «constitue la tache noire qui est venue menacer très sérieusement les relations entre l'Algérie et la France». Le FFS réitère sa position, en la qualifiant de «loi stupide». Ce parti garde beaucoup d'espoir pour l'année prochaine. «Nous allons lutter sans relâche pour la réhabilitation du politique et la levée de l'état d'urgence», déclare Laskri. 2006 sera pour le FFS celle du congrès, même si pour le moment aucune date n'est fixée, le plus vieux parti de l'opposition semble préparer dans la sérénité ce rendez-vous extrêmement important. Le même optimisme est affiché au niveau du Rassemblement pour la culture et démocratie (RCD). Ferdjallah, vice-président du parti, qui fait un bilan négatif de l'année 2005, pense que 2006 apportera plusieurs changements. «Un changement qui va se faire grâce aux forces démocratiques». Sur le plan économique, le RCD ne se fait pas d'illusions, «l'embellie financière n'aura aucun effet positif sur le peuple si on n'instaure pas les mécanismes de bonne gouvernance». Pour le PT, cela passe inéluctablement par la révision «des orientations économiques du gouvernement». Le PT insiste sur l'opportunité de mettre en oeuvre dans les meilleurs délais, les textes d'application de la loi sur la réconciliation nationale. L'agenda de Mme Louisa Hanoune est très chargé pour les semaines à venir. Le premier trimestre 2006 verra l'organisation de la conférence nationale du parti. Enfin, l'UDR se prépare pour les échéances de 2007. Concernant l'agrément, M.Boumedil estime que «l'UDR ne désespère pas. Sans aucun doute, nous allons obtenir notre agrément, parce qu'il n'y a aucune raison qui motive ce blocage».