Le supplice des habitants de la cité Kérouani, qui subissent depuis des décennies le diktat des grossistes en alimentation générale ayant, et en toute impunité, transformé une cité « promotionnelle » en souk, a atteint son paroxysme. Comme un malheur n'arrive jamais seul, les résidents, qui ne savent plus à quel saint se vouer, ne cessent de lancer des cris de détresse et autres doléances adressées à différentes instances, restées sans écho, alors que chaque week-end, ils doivent encore subir « la loi des barons » du souk hebdomadaire de véhicules, transformant, le plus normalement du monde, les espaces de la cité en annexe, où tout se négocie. En plus donc des désagréments causés à longueur de semaine par les commerçants squattant issues, chemins, aires de stationnement ou de jeux pour les enfants, qui étouffent, les habitants n'ont plus droit au repos hebdomadaire. Cette situation met à fleur de peau les nerfs de ces derniers, les incommodant physiquement et moralement. Excédé, un habitant de la cité dira : « Les responsables qui n'ont pas tenu leurs engagements sont une nouvelle fois interpellés d'autant que la situation est intenable. Figurez-vous que nos morts n'ont même pas le droit de reposer en paix. Nous invitons le wali à faire un tour dans ces lieux, où il n'est pas facile de se frayer un chemin un jour de semaine ou le week-end. Le soir, la cité se transforme en dépotoir. La municipalité, qui s'est engagée à donner un coup de fouet au cadre de vie, ne transforme toujours pas ses intentions en actes ». Dépité et ne mâchant pas ses mots, un autre d'ajouter : « Payées au prix fort, nos demeures sont devenues des prisons où l'on n'a pas le droit d'ouvrir ses fenêtres de peur d'être agressés par la poussière et la pollution sonore générée par les camions des maîtres des lieux n'ayant aucun égard ou respect pour un voisinage agonisant ». Les locataires de l'Hôtel de ville, n'ayant apparemment pas accordé leurs violons, sont sollicités afin de prendre à bras-le-corps ce problème, (n'étant pas un cas isolé, les habitants des 132 logements de la cité Bizard sont confrontés aux mêmes difficultés), d'autant plus que le temps de grâce est consommé. Afin d'atténuer le cauchemar des citoyens-propriétaires, la délocalisation du marché des véhicules serait la solution idoine. Les élus qui doivent se démarquer, vont-ils franchir le pas et assumer pleinement leur rôle de représentants du peuple ?