Le 20 février est décrété Journée nationale de la ville. Et qui dit ville, dit agglomération bien gérée, bien entretenue. Sétif, que les visiteurs d'un jour considèrent comme un modèle, en tous points de vue (urbanisme, hygiène) n'est, hélas, ni belle, ni propre comme elle l'était au bon vieux temps. L'incivisme de ses habitants, générateurs de l'insalubrité et la démission de ses gestionnaires (élus s'entend) qui se détournent de leurs prérogatives et missions en sont les principales causes. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'antique Sitifis est désormais défigurée par les « nouveaux bâtisseurs » ayant, avec un peu de « bakchich » massacré le cachet urbanistique de nombreuses cités. Les villas de Bon marché, Cheminot, Cité des Combattants et d'autres lieux ont cédé la place aux bunkers et cubes en béton. Les urbanistes et les défenseurs de la mémoire de Sétif métamorphosée à son insu par sa majesté la « tchipa », ne peuvent que constater les dégâts et lancer des signaux d'alerte, vite étouffés. Devant ces gâchis à grande échelle, des voix n'ayant ni foi ni loi, trouvent le moyen de dresser un tableau rose et le culot de prendre la cité comme exemple. La pollution générée par les tacots de bus a atteint son paroxysme. Le poumon de la cité (parc d'attractions) est livré aux désœuvrés. Les routes gondolées et éventrées en de nombreux endroits du centre ville- même font pitié ; les grosses enveloppes injectées par les pouvoirs publics à cet effet poireautent dans les tiroirs. Et ce n'est pas avec de la profession de foi et des souhaits que les « gestionnaires » en fin de mission (à mettre vite aux archives) vont redresser la barre ou prouver le contraire. L'embellissement, le nettoyage, l'entretien de l'éclairage public et des différents chemins et le ramassage des ordures domestique, qui distinguaient la ville s'essoufflent. Suite d'une mise en veilleuse (ne disant pas son nom) de la municipalité. C'est avec l'amélioration du cadre de vie, un meilleur positionnement de l'espace, la réhabilitation du vieux bâti (château Girod, Lycée Kerouani pour ne citer que ces structures) et la rigueur urbanistique que l'on peut ressusciter la cohérence urbaine de Sétif, belle et propre …jadis.