Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a invité hier les participants à la réunion du conseil exécutif de l'Union africaine à recentrer le débat sur les véritables causes de la crise alimentaire que connaissent l'Afrique et le monde entier. Dans le cadre des discussions autour des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et de la crise alimentaire, au deuxième jour des travaux du conseil exécutif de l'UA, M. Messahel a évoqué, parmi les causes, le désordre qui caractérise l'économie mondiale et l'engagement pris et non tenu par les partenaires au développement (les pays occidentaux et les institutions internationales de financement). Le ministre a fait remarquer que la flambée des prix du pétrole n'est qu'une des nombreuses manifestations de cette crise économique qui, par ailleurs, fait peser sur les pays africains producteurs de pétrole eux-mêmes des contraintes sur leurs économies, notamment en ce qui concerne l'enveloppe alimentaire, qui est « plus conséquente » compte tenu de l'augmentation des prix des denrées alimentaires et de la réduction importante du cours de dollars. Dans ce contexte, M. Messahel a rappelé l'existence du fonds de solidarité de l'OPEP qui intervient, d'une manière régulière, dans le soutien aux économies africaines. Au terme de l'examen de ce point, le président du conseil exécutif, le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe, « a fait siennes » les observations du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. De son côté, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, a affirmé que la réunion au sommet du Conseil de paix et de sécurité de l'union prévue aujourd'hui s'attellera à l'examen des différents foyers de tension dans le continent africain. Dans une déclaration à la presse nationale, en marge de la deuxième journée de la réunion des ministres africains des Affaires étrangères, M. Lamamra a indiqué que « l'importance accordée aux questions de la paix et de la sécurité dans le continent africain lors des réunions africaines ne relève pas du choix des dirigeants africains mais d'une exigence devant l'accumulation des questions liées à ce volet ». La commission africaine, a-t-il ajouté, « présentera une communication lors du sommet sur la situation de la sécurité et de la paix dans le continent ». « Six foyers de tension en voie de règlement seront inscrits lors de cette rencontre sur les douze existants, sachant que les six restants requièrent des efforts supplémentaires », a-t-il dit. Parmi ces crises, M. Lamamra a cité « le conflit en Somalie et la situation entre Djibouti et l'Erythrée ». S'agissant du rôle de l'UA dans le règlement de ces conflits, le commissaire à la paix et à la sécurité a indiqué que l'union joue son rôle, précisant qu'elle est « parfois présente politiquement et d'autres fois militairement dans de nombreuses régions africaines qui vivent des problèmes ». Dans le même contexte, M. Lamamra a souligné que l'UA joue son rôle dans la crise au Zimbabwe en intervenant, a-t-il poursuivi, à deux niveaux. « Le premier dans la surveillance électorale en étant présente lors du premier tour et en étant représentée lors du deuxième tour par près de 100 observateurs électoraux », a-t-il rappelé. Quant au deuxième niveau, M. Lamamra a évoqué une intervention au plan de la « diplomatie préventive ». Les chefs d'Etat auront, a-t-il noté, l'occasion de traiter cette question après la présentation par la commission africaine des initiatives entreprises, soulignant, à ce propos, « la confirmation » de la participation du président zimbabwéen Robert Mugabe au sommet africain, ce qui lui permettra, a-t-il dit, d'« expliquer la réalité des choses dans son pays ».