Ils étaient des centaines à avoir rejoint hier le petit village d'Aït Rbah, dans la commune d'Iboudrarène, pour accompagner à sa dernière demeure Mohya (Mohand Ouyahia de son vrai nom), décédé mardi dernier dans un hôpital parisien. Désormais, celui qui a tant donné à la culture kabyle repose face au majestueux Djurdjura. Très tôt le matin, les habitants du village s'organisent pour accueillir leur fils, dans un cercueil recouvert de l'emblème national. Des amis, des artistes et de simples citoyens, de tous les âges, ont tenu à se rendre dans ce petit village pour accompagner l'artiste, l'humoriste, le dramaturge dont l'œuvre reste méconnue du grand public. « Mohya est un grand homme qui a tant marché, sans relâche, tant donné pour la culture kabyle », dit de lui le chanteur Slimane Chabi, avant de souligner par deux petits textes extraits de l'œuvre du défunt Les béni-oui-oui la grandeur de l'artiste. La RN30 longeant le village grouille de véhicules de transport en commun venus d'un peu partout. On écoutait des extraits de ses œuvres en groupes éparpillés çà et là. Chacun de ses amis, ceux qui l'ont connu, racontait à sa manière des moments de la vie de l'artiste. La chaîne berbère, BRTV, présente sur place, a immortalisé ce moment par lequel le peuple rend hommage à ceux qui ont su par des mots simples conquérir son cœur. Mohand Ouyahia a rejoint Matoub, Slimane Azem et tant d'autres artistes qui resteront des immortels parce que leurs œuvres ne peuvent mourir.