La dépouille mortelle du poète et dramaturge d'expression berbère Mohand Ouyahia, décédé mardi dernier à Paris des suites d'une longue maladie, sera exposée aujourd'hui après-midi à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L'arrivée du corps en provenance de la capitale française est prévue pour ce matin à 10h30, à Alger. Mohia sera enterré demain à At Rbah, son village natal, près de Tassaft Ouguemoune, dans la wilaya de Tizi Ouzou. À Paris, ses proches et amis ont organisé deux veillées, toujours en hommage à l'artiste disparu. La première s'est tenue hier soir, dans une salle où se sont retrouvés des artistes, des universitaires, des ouvriers, des commerçants et autres émigrés qui ont connu le poète de près ou de loin. La seconde aura lieu ce soir, à partir de 19 heures, au restaurant Thanina, situé rue Abel, dans la capitale française. Né le 1er novembre 1950, Mohand Ouyahia, couramment appelé Mohia, de son vrai nom Mohia Abdallah, était admis en janvier 2004 à l'hôpital parisien La Pitié-Salpêtrière, après un traitement de deux mois environ. Malheureusement, les médecins avaient diagnostiqué une méchante tumeur cérébrale contre laquelle tous les traitements allaient s'avérer vains. L'évolution de la maladie de Mohia avait pourtant redonné espoir à ses proches au printemps dernier lorsque ses médecins notaient une amélioration de son état de santé. Mais ils ont déchanté vers la fin de l'été, période à laquelle son état allait de nouveau se dégrader. Tout au long de son hospitalisation et bien que parfaitement conscient de la gravité du mal qui le rongeait, “Mohia n'avait rien perdu de son humour bien connu, ni du génie qui l'a toujours habité”, témoignaient hier, depuis Paris, des amis du défunt parmi ceux qui se sont chargés du rapatriement de la dépouille et de l'organisation des deux veillées parisiennes. F. L.