Très belle initiative de Llyazid Khodja, directeur de la filmathèque Mohamed Zinet de Ryadh El Feth, en collaboration avec la Cinémathèque algérienne, désormais dirigée par Ahmed Benkamla, en hommage à Dino Risi décédé le 7 juin 2008. Le cycle, programmé du 1er au 7 juillet avec séance unique à 18 h, est un véritable festival de chefs-d'œuvre à consommer de façon méditerranéenne, c'est-à-dire sans modération. Mardi et mercredi sont passés Pauvre mais beau (1956) et l'inénarrable Homme aux cent visages (1959) où Vittorio Gassmann, révélé par Risi qui se révèle par-là même, crève l'écran de son talent. Aujourd'hui, jeudi, passera Un amour à Rome ou L'inassouvie (1960). Vendredi, ce sera au tour du film Le fanfaron (1962) avec encore Gassmann et Jean-Louis Trintignant. Samedi, un des plus beaux films de Risi, Les Monstres (1963), série de sketches où la fine fleur des acteurs italiens de l'époque, notamment Ugo Tognazzi. Dimanche, Les Séducteurs (1980) avec sa distribution prestigieuse : Lino Ventura, Roger Moore, Gene Wilder, Lynn Redgrave et encore Tognazzi. Réalisé par Risi mais aussi Edouard Molinaro, Bryan Forbes et Gene Wilder sur le principe des sketches, il aborde les manières de séduire dans quatre pays différents. Lundi, sur une note plus grave, ce cycle s'achèvera avec Le fou de guerre (1985), dénonciation féroce et subtile de l'occupation de la Libye dans les années 1940 avec un Coluche étonnant. C'est une occasion unique de découvrir un réalisateur qui a failli devenir psychiatre s'il avait cédé aux ambitions de son médecin de père. Le cinéma de Risi est une leçon de maîtrise du récit par l'image, de direction d'acteurs certes brillants et de traitement par l'humour des questions les plus graves. Il a laissé 80 films magnifiques et un fils réalisateur, Marco Risi. Franchement, allez-y ! Nous nous engageons personnellement à rembourser les déçus… pour peu qu'ils fassent la preuve de leur déception.